Richard Freeman, le médecin au centre de la controverse de ce fameux « Jiffy-bag » impliquant le Team Sky et Bradley Wiggins, a finalement brisé son silence. Il vient d’affirmer que les entraîneurs et les directeurs de performance du team Sky savaient que le Triamcinolone (corticoïdes très utilisées pour des douleurs ou inflammations du genou) avait été administré.
Les révélations de Freeman ont été faites dans le cadre d’un communiqué de neuf pages envoyé au comité parlementaire Britannique (Culture, Médias et Sport). Celui qui n’avait pu assister à une audition en mars pour soucis de santé, vient de publier son témoignage sous forme de rapport écrit.
Tout en défendant ses obligations en matière de confidentialité entre médecin et patient, le docteur Freeman a affirmé que le contenu du « Jiffy-bag » remis au Team Manager Wiggins Simon Cope lors du Critérium du Dauphiné 2011, était du décongestionnant « Fluimucil ».
Contrairement à ce qui avait été dit lors d’une précédente audition du Comité spécial, le Dr.Freeman a déclaré que les entraîneurs et les directeurs de performance étaient impliqués dans la décision de traiter les coureurs au Triamcinolone, même si Shane Sutton avait affirmé qu’il ne savait rien à ce sujet.

« Les entraîneurs et les directeurs ont participé au processus. L’éthique de ce traitement a été discutée. Aucune inquiétude n’a été soulevée avec moi au sujet de ce traitement. L’utilisation de la triamcinolone est très rare dans ces équipes, mais mon obligation de confidentialité médecin / patient ne me permet pas de m’expliquer davantage », a déclaré Freeman.
Le médecin a déclaré que le système d’autorisation d’utilisation à des fins thérapeutiques (AUT) n’avait pas été abusé sous son contrôle avec la fédération anglaise (British Cycling) ou le Team Sky. Mais il n’a pas pu expliqué l’utilisation des trois AUT de Wiggins pour du Triamcinolone données juste avant le Tour de France en 2011, 2012 et Giro d ‘Italia en 2013. Freeman a prétendu qu’il avait personnellement administré du Triamcinolone à un seul coureur du Team Sky et de la sélection Britannique (British Cycling)
« Au cours des 7 dernières années, je ne connais qu’une poignée de coureurs dans l’une ou l’autre équipe étant référées pour l’injection de triamcinolone et ceci pour un besoin clinique, avec aucun besoin d’une AUT. »
Selon le Daily Mail, Damian Collins – le chef du comité parlementaire,
« Les preuves du Dr Freeman nous semble tout à fait claires. Les coureurs et les entraîneurs auraient été bien au courant du traitement de ce médicament et que cela paraît très étrange s’ils ne l’étaient pas. Cela soulève un doute sur la position de Shane Sutton qui , selon ses déclarations, n’était pas au courant des médicaments prescrits, y compris le Triamcinolone. «
Damian Collins a posé une autre question : « Si Wiggins était si malade que ça pendant la compétition, pourquoi n’a-t-il pas été traité plus tôt ? Personne n’a pu expliqué ce fait.. »
Freeman a commencé sa déclaration en disant qu’il s’efforcera de fournir des réponses écrites aux demandes que le comité lui a demandé au meilleur de sa capacité actuelle, sous réserve de ses obligations professionnelles en ce qui concerne la confidentialité du patient. Son explication sur le refus d’enregistrer ses traitements sur son ordinateur comme la loi l’exige afin de l’envoyer à la fédération et à l’UCI reste des plus surprenantes; il ne savait pas utiliser Dropbox. De toute façon, tout ce q’il avait enregistré a disparu depuis le vol de son ordinateur en 2014. Circulez, il n’y a rien à voir…
Damian Collins a affirmé que des améliorations considérables ont été apportées par le Sky Team et la fédération Britannique » British Cycling » sur la gestion des dossiers médicaux et la gestion des médicaments. Toutefois, des trous noirs subsistent, surtout en ce qui concerne l’année 2011.
Collins a déclaré que le témoignage de Freeman laissait « d’importantes questions restantes pour Team Sky et British Cycling. » En particulier, pourquoi aucun dossier médical de sauvegarde n’a été conservé pour Bradley Wiggins en 2011, en plus de ceux sur l’ordinateur portable de Dr Freeman (volé en 2014) ? Pourquoi n’y a t-il pas eu plus de protocoles formels appliqués à l’enregistrement ? Et qui était responsable de s’assurer que les propres politiques du Team Sky étaient bien appliquées ? »