Le Finistérien Romain Le Roux, 24 ans, entame sa 4ème saison au sein de l’équipe continentale Armée de Terre. Lourdement accidenté (13 factures) après une chute dans un ravin lors de la 2ème étape du Tour d’Alsace en 2015, il est revenu en cours de saison 2016. Entre courage, patience et d’abnégation, il a pleinement retrouver pleinement son potentiel. Cette saison, il revient avec une certaine détermination et cette envie d’en découdre. Mais ces coups dans la « gueule », ces moments durs, le Breton en a connu, lui forgeant par la même occasion son tempérament déjà bien affirmé, laissant aussi les « cons » causer sur le bords de route tandis que le peloton, lui, file à grande vitesse vers son futur. Ce train, justement, à destination de l’avenir, il n’a pas envie de le rater à l’image des « gunners » de l’Armée de Terre.Ce week-end, c’est la classique Manche Atlantique qui se déroulera sur ses terres. Le Breton aura a coeur d’y briller comme il le fit sur les dernières Boucles de l’Ardèche et de conserver le titre au sein de l’équipe « Cam ».
Romain Le Roux, on vous a vu combatif en ce début de saison, les jambes répondent présentes ?
Romain Le Roux: « Oui, je me sens vraiment bien en ce début de saison et les jambes répondent présentes. La confiance est là et l’envie de bien faire pour 2017 surtout. J’ai des choses à prouver tout comme le team qui a changé de dimension aussi. On le prouve depuis le début de cette saison. On se glisse dans les échappées, on tente le coup, on prend des initiatives et on ose dorénavant. Oui, on est prêt et on sera bien là durant toute l’année, sur les courses pros autant que sur les élites. Il n’y a pas de petites courses ! »
Justement, l’Armée de terre a des envies cette saison..
Romain Le Roux: « Oui, l’arrivée de pointures comme Gaudin, Tronet ou Louvet nous ont apporté plus de caisse avec leurs expériences qui nous apportent énormément. Ils ne sont pas avares en effort quand tu vois le boulot qu’ils abattent sur les course pour le team, ça nous booste tous. De plus, l’arrivée de Campistrous et Duculty nous apportent du sang neuf dans le team, eux aussi se sont déjà montré et ont prouvé que l’on pouvait compter sur eux. C’est une nouvelle équipe cette saison, on n’est plus là pour apprendre mais pour nous affirmer. »
Une équipe offensive comme on a pu le voir sur les Boucles de l’Ardèche le week-end dernier..
Romain Le Roux: « Oui, c’est ça. On avait pris en compte la chasse dans les 50 derniers km, rejoint les échappées mais on a continué à visser. On a tenté, on a osé. Les gens ne comprenait pas forcément quel était notre objectif car ils n’ont pas l’habitude de nous voir avec cet état d’esprit peut être. Nous n’avons plus de complexe face aux grosses écuries et on veut en devenir aussi les acteurs. On ne veut plus subir et rester planqué au chaud dans le peloton. Qui ne tente rien, n’as rien dit on! On nous reverra encore et encore mener à l’avant et viser les podiums, sans complexe ! »
Ce week-end, « Manche-Atlantique ». Le dernier vainqueur est Kevin Lebreton votre coéquipier, pensez-vous récidiver ?
Romain Le Roux: « C’est chez moi en Bretagne, bien sûr qu’on y a pour ça. On fait toutes les courses avec le même état d’esprit. Le « line-up » comme vous dîtes chez vous est pas mal avec Kevin le dernier vainqueur, Thibault Ferrasse, Yann Guyot, Romain Campistrous, Benjamin Thomas et Bastien Duculty. Chacun de nous peut l’emporter mais on roulera tous pour le team. La « Manche Atlantique » je la connais bien, je l’ai roulé avec le BIC 2000 déjà en élite. Il peut y avoir 3 sorts de schémas possible. Soit une échappée qui part dès le début comme l’année dernière avec un peloton qui ne s’entend pas pour la prise en main, soit une échappée dans le final juste avant la bosse de Cadoudal ou alors le peloton qui rejoint ces échappées dans la bosse. La Manche Atlantique est une course particulière, avec les bordures et son profil. Il faudra être un costaud pour l’emporter en haut de Cadoudal. Au sein de l’Armée de Terre, on fait toutes les courses pour la gagne, élites ou pros il n’y pas de petites courses. La Manche est une très belle course et on serait heureux de récidiver, on fera tout pour cela. »
Il y aura un beau plateau et une rude concurrence comme vos amis Valentin Madouas ou Stephen Guével..
Romain Le Roux: « C’est clair qu’il y aura de la concurrence et de la bagarre. Valentin a envie d’en claquer une au plus vite et Stephen a les moyens aussi de l’emporter ou d’emmener Valentin. Sérieusement, je serais content si l’un d’eux l’emporte, comme si c’était moi. On roule souvent ensemble sur nos entraînements, on habite pas loin l’un de l’autre. On a couru ensemble au BIC avec Valentin. Mais sur la course, il n’y aura pas d’amitié qui compte (rires). On sera là si ils tentent le coup et je n’hésiterais pas à aller les chercher. Ils feront pareil eux aussi, c’est la course, c’est le sport. Quand je roule en course pro, je rencontre souvent mon cousin Franck Bonnamour et c’est pareil, on roule l’un contre l’autre, on a un maillot différent et on le respecte. Je serais content si l’un d’eux l’emporte, mais on est là et on compte garder la main (rires). »