A 29 ans, le Breton François Delanoë entame sa 2ème saison au sein du team Irlandais continentale An Post Chain Reaction. 4 ans déjà qu’il exerce en tant que « soigneur » dans différentes équipes mais depuis la saison dernière, le Breton a su gagné la confiance des hommes de Sean Kelly, Kurt Bogaerts et Neil Martin, rien de moins ! Son travail, il le fait avec cette singulière passion qui le caractérise tant et surtout avec le respect de l’athlète, de l’homme. Pas étonnant alors de le retrouver au sein de la sélection nationale Irlandaise à maintes reprises depuis la saison dernière et avec British Cycling (Fédération Britannique) tant son professionnalisme et sa « french touch » sont reconnus par ces fédérations et surtout son équipe An Post ChainReaction.
Cette passion du cyclisme, le Breton l’a hérité de sa famille et de son paternel Dominique Delanoë l’un des meilleurs amateurs Français dans les années 80. Tout gamin, le jeune François a su immédiatement ce qu’il voulait faire de sa vie; « Soigneur ». Alors que d’autres rêvaient de podiums et de carrières pros, lui voulait intégrer le staff d’une équipe pour vivre son rêve. Etudiant, il le vivait déjà au sein de la FDJ. Des études de kiné où il ne trouva pas vraiment cette flamme qui l’anime, il se dirigea alors vers la carrière d’ostéopathe. Ses études terminées, il n’a cessé dès lors de bourlinguer d’équipe en équipe avant de poser ses valises et sa table de massage avec An Post Chain Reaction. Actuellement au Portugal où le team prend demain le départ du « Volta ao Alentejo » (Tour d’Alentejo UCI 2.1), il a bien voulu répondre à nos questions.
François Delanoë, 2 ème année chez An Post ChainReaction. Vous y avez trouvé un juste « spirit »?
François Delanoë; » Oui, 2ème année avec An Post CRC. Dès le début, j’ai été bien accueilli et je me suis senti parfaitement à l’aise et intégré. Kurt Bogaerts m’a expliqué ce qu’il attendait de moi et depuis on ne se sépare plus. Il me fait confiance et je me dois de lui rendre la pareille. An Post CRC me permet de faire exactement ce que je voulais faire. Je ne voulais pas être seulement l’ostéo du team mais être surtout un polyvalent et toucher à pas mal de domaine. Pour ça que préfère le terme d’assistant ou de soigneur. Avec An Post, je le suis et c’est ça qui me plaît justement ici. Tout le monde met la main à la pâte pour faire avancer l’équipe, on est une famille, on se sent comme tel et c’est aussi ma vision d’une équipe comme je l’aime. Il n’y pas de pression à proprement parler. Je sais que ça fait cliché de dire ça, mais on se sent vraiment dans un clan familial. Il y a des hauts et des bas bien sûr mais au sein du team on discute beaucoup. On se concerte tous pour l’épanouissement des coureurs. On travaille en osmose parfaite avec les DS, les mécaniciens, nutritionnistes et le centre médicale basé à Gérone. C’est un ensemble qui permet de garder cet équilibre parfait et c’est la force du Team An Post CRC, c’est vraiment ça qui me plaît. C’est une belle aventure humaine surtout en plus d’être une belle expérience professionnelle. C’est vrai qu’il y règne un autre esprit avec ces gars issus de plusieurs cultures mais tous animés d’une même passion, ils ont une attitude vraiment différente de ce que j’ai pu rencontrer parfois auparavant. Je m’y sens parfaitement bien sinon je ne serais pas resté (rires) ! »
Le « soigneur » fait aussi parfois office de confident auprès des coureurs
François Delanoë; » Oui, souvent. Quand le coureur vient se faire masser et « retaper », on parle beaucoup pour se connaître encore mieux. Il faut connaître aussi parfaitement l’homme pour lui apporter nos soins au mieux. Dans le team, il y a des Irlandais, Belges, Britanniques, Australiens, Allemand et Polonais. On ne parle donc que l’anglais et on est tous loin de chez nous. Du coup, on discute de nos vies respectives et ça renforce les liens mais cela reste toujours entre nous, entre potes. Ca ne sort pas de la salle de massage (rires)! »

Justement, Sean Kelly, Kurt Bogaerts et Neil Martin, de belles références !
François Delanoë; » Oui, c’est clair. Kurt a une grosse expérience comme manager, il est à l’origine de l’équipe. Il sait ce qu’il veut et ce qu’il attend de nous, il ne dirige pas l’équipe en tant que patron mais plus en père de famille. On connaît tous notre place et on sait ce que l’on doit faire. L’arrivée à ses côtés de Neil Martin cette saison nous apporte un peu plus de caisse car il a une solide expérience avec d’autres équipes comme SEG et auprès de son fils Dan. C’était un grand champion Irlandais qui sait exactement de quoi il parle et qui sait nous transmettre au mieux son expérience et son savoir, c’est un plus indéniable de l’avoir avec nous Et c’est vrai que Sean est un monument du cyclisme. J’ai un immense respect autant pour sa grande carrière que pour l’homme qu’il est. Il vient toujours glisser un mot aux coureurs et au staff. Ce qui l’importe, c’est la formation de ces jeunes et pouvoir leurs permettre d’accéder à la marche supérieur. »
Tu es Français, mais on te retrouves souvent avec la sélection nationale Irlandaise et Britannique.
François Delanoë; » Je fais pas mal de missions avec Cycling Ireland (Fédération Irlandaise) c’est vrai. En travaille avec An Post CRC, cela s’est su que je faisais du bon travail. Du coup, ils m’ont appelé et puis ensuite British Cycling. Mais ce qui est important pour moi, c’est de travailler avec mes convictions tout en restant moi même. Je suis un « soigneur », ce que je voulais être depuis mon enfance. Cette polyvalence est très importante pour moi et je retrouve ça avec le team comme avec les sélections. Ils me permettent surtout ça, le plus important à mes yeux . »
La France, tu as toujours des liens?
François Delanoë: » Oui bien sûr. Je vis toujours en Bretagne et c’est aussi de là que je viens. C’est aussi dans cette région que l’on m’a fais confiance à mes débuts. Je dois beaucoup à certaines personnes comme Cédric Le Ny le manager d’Hennebont Cyclisme. C’est un véritable passionné qui tient son équipe à bout de bras. Il m’a toujours poussé pour aller de l’avant et m’a toujours apporté sa conifance et son soutien. Dans ce team d’Hennebont, j’ai aussi un profond respect pour Vincent Ragot qui m’a beaucoup apporté de par ces conseils et sa vision. J’ai appris beaucoup à ces côtés. C’est un passionné et en plus qui s’entraîne chaque jour et qui se lève tôt pour son métier de pâtissier. J’aime les gens passionnés comme je le suis aussi ! »