Chaque année en Finistère, depuis 1958, des milliers de croyants se regroupent pour un pèlerinage vers une terre sacrée et chargée de symboles, sur cette rebelle commune de la révolution de 1804. Mais ces derniers n’ont qu’une seule foi, celle du cyclo-cross. Ils ont leur terre, leur lieu de culte, leur église. Ce bourg de Lanarvily flanqué sur les flancs d’une colline avec ce Moulin du Mingant en contrebas dont le circuit porte le nom, là au bord de ce Vallon de l’Aber Wrac’h. Oh non pour sûr, elle n’est pas bien grande comparée à sa voisine de Brest, simplement une commune de 460 habitants répartie sur 6 km2 mais qui a ce mérite incroyable d’être encore plus connue que cette cité du Ponant qui se démène pour faire parler d’elle à grand coups de médias. Oh non, ils n’ont pas claqué des millions d’euros pour faire connaître leur terre. Non, ils n’ont nul besoin de boîte de communication gavée d’écus pour se la raconter. Non, ils n’ont besoin de tout ça. Ils ont réalisé simplement l’un des plus beaux rassemblements au monde, celui des guerriers du cyclo-cross à grands coups de témoignages, d’histoires et de légendes, ce rendez vous populaire façonné à grands coups de passion!
Allez donc faire un tour en Belgique, aux Pays-Bas, en Tchéquie, en Angleterre où même au fin fond d’un pub du Conemara en Irlande et vous réaliserez ô combien Lanarvily est bien plus qu’une simple commune de notre bout du monde. Elle est un temple, un nom, elle est ce « Graal » et peu en France peuvent s’en targuer. Il suffit juste de voir ces chevaliers sur leurs montures venir des 4 coins d’Europe comme Sven Nys, Adri Van Der Poel, Roger De Vlaeminck, Cyrille Guimard, Yvon Madiot, John Gadret ou Francis Mourey, juste pour raconter un soir au coin du feu, « On l’a fait, on a été à Lanarvily! «
Quand vous arrivez dans cette commune, vous sentez déjà à ce carrefour qui fait office de frontière avec le reste du monde cette émotion vous saisir en pleine poitrine. Puis vous apercevez ce gymnase, que dis je, ce temple dédié à la culture cyclo cross. C’est certainement l’un des plus connu en Europe, celui de cette commune que l’on nomme Lanarvily. Ici, ils ne se la jouent pas, ne se la racontent pas, ne trichent pas et ne prennent personne de haut. Ici, vous êtes le bienvenu, ici vous êtes chez vous, vous êtes à Lanarvily. Ils sont de ces derniers résistants comme ces bonnets rouges, tels des gardiens du cyclo-cross Gwenn Ha Du. Ils en ont même hérité de nouveau de ce championnat de France qui aura lieu le 7 et 8 Janvier 2017 pour le 60ème cyclo-cross internationale du Mingant !
A l’origine de cette légende, on trouve Jean Le Hir. Vainqueur de la première édition en 1958. Il a été et reste le Vicomte de ces terres. Malgré des 80 balais passés, il possède encore cette force herculéenne qui vous font compter vos doigts après lui avoir serré la main. Il est animé de cette passion, de cette foi qui fait de lui ce personnage riche en couleurs et incontrôlable comme le sont tous les habitants de Lanarvily. Désormais sous la houlette du Prince Patrick Le Her, fils de l’arsenal de Brest et digne fils de cette terre, Lanarvily va acceuillir pour la 5ème fois les championnats nationaux après ceux de 1973, 1996, 2007 et 2011. Lui et son armée de bénévoles, parfois contre les mauvais coups du sort que la vie nous envoient, ont repris le flambeau du Vicomte. Et n’allez pas leurs demandez cette raison qui les pousse, ils sont de Lanarvily, il sont de ce sang, de cette terre, héritiers de cette légende populaire dont les Belges et Néerlandais nous envient !
Patrick Le Her, prêt pour le grand jour qui aura lieu le 7 et 8 Janvier prochain?
Patrick Le Her; « Prêt? Oui, je pense. Techniquement, le circuit est prêt depuis 2 mois et on y travaille tous les jours. On travaille sans cesse pour le peaufiner, pour le rendre digne de sa réputation. Là actuellement on travaille sur les derniers partenariats avec les sponsors et ce n’est pas évident même si c’est un grand rendez vous national qui sera commenté largement à travers la France. Vous le savez bien, dans le cyclo-cross on manque d’argent pour financer tout ça et il nous faut convaincre les mécènes pour nous aider. C’est le nerf de la guerre. Mais on sera prêt pour recevoir pour la 5ème fois les championnats de France. »
Justement, Lanarvily, 60ème édition et une organisation qui a déjà dépassé nos frontières
Patrick Le Her; » Oui, c’est vrai. En plus des Championnats de France,on a organisé les championnats du Monde en 1982 avec le sacre du Belge Roland Liboton et une coupe du Monde en 2005 avec la victoire du Belge Sven Nys. Par ailleurs on nous appelle bien le cyclo-cross internationale du Mingant non ? »
Pour ce France, qui vous voyez vous remporter le titre?
Patrick Le Her; » Là, il y aura un beau plateau, il y en a que l’on aime en Bretagne et que l’on aimerait voir au plus haut. Tous ont une chance mais il faut bien avouer que Clément Venturini est au dessus du lot. On l’a vu dernièrement à Nommay, il est intouchable. C’est l’homme fort en ce moment. Sinon, pour la 2 et 3 ème place, c’est vraiment ouvert. Je pense que des moteurs comme Matthieu Boulo ont une chance de podium. Mais ça va être dur de battre Venturini. »
Vous et vos bénévoles, pour avoir choisi de vous investir dans cette épreuve hors norme?
Patrick Le Her; » Pourquoi avoir choisi Lanarvily? On est d’ici, c’est une tradition pour nous, elle est dans notre culture, dans nos gênes. Pourquoi aller ailleurs? C’est notre héritage et c’est à nous de le perpétuer, c’est tout. »