Hier se tenait la 1ère édition de la Marmotte Granfondo Pyrénées. Il faut juste imaginer se « faire » le Col du Tourmalet par Barèges (2115m), la Hourquette d’Ancizan (1564m), le col d’Aspin (1489m), Le Col du Tourmalet (2115m) par Ste Marie de Campan, La Mongie (1710m) et pour finir l’arrivée au sommet de la station de Luz Ardiden (1666m). Bref, Ils étaient plus de milles fondus, de doux dingues, pour prendre le départ de ces 163km en altitude et de ces 5600 mètres de dénivelé.
C’est le Breton Mathieu Boulo qui a remporté cette première édition, il devance en solitaire l’Italien Marco Morrone et son compatriote Sébastien Gueras. Une cyclo pour le plaisir mais aussi un excellent moyen de préparation pour le Breton en vue de la Coupe du Monde de cyclo cross dont il ira disputer les 2 premières manches aux USA dans un mois, à Las Vegas et à Iowa. La Coupe du Monde et le France à Lanarvily, les objectifs de Mathieu Boulo.
Matthieu Boulo, on vous retrouve sur la Marmotte Granfondo Pyrénées et vainqueur de la première édition. Comment en êtes vous arrivé à prendre le départ de cette épreuve?
Matthieu Boulo; « Je ne pouvais pas prendre le départ sur les courses Françaises cette semaine car je suis pro en Angleterre et donc une licence étrangère. Les réglements de la Fédération Française ne me permettent pas de prendre le départ tout seul même en élite. Du coup, je suis venu sur la Marmotte Granfondo et je ne le regrette pas. C’est une ambiance génial ici, parmi une bande de copains, une excellente préparation pour la saison de cyclo-cross aussi. »
Et vous la remportez
Matthieu Boulo; » Oui, j’avais les bonnes jambes (rires). J’ai toujours aimé grimper, je suis plus à l’aise dans cet exercice. Sur le trajet, on devait escalader le Tourmalet par les 2 côtés, l’Hourquette d’Ancizan, Aspin et le final sur Luz Ardiden. Je suis parti dans la descente du tourmalet et j’ai attaqué les premiers lacets de Luz Ardiden en solitaire pour finir en tête. Ca fait plaisir mais c’est surtout que je me suis fait plaisir, le plus important car c’est une ambiance vraiment à part ce genre de rendez vous. Ca parlait surtout espagnol et Italien dans le peloton, un melting pot de cultures et des passionnés, le cyclisme comme je l’aime. Ensuite, le soir on est resté ensemble pour faire une petit fête. Un beau rendez vous que je conseille à tous. »
De plus en plus de cyclo-crossmen participent à des épreuves sur routes, à l’image de Wout Van Aert le champion du Monde de la spécialité vainqueur de la Schaal Sels hier. La route, une préparation pour le cyclo-cross?
Matthieu Boulo; « En France, c’est difficile de vivre du cyclo-cross, voire impossible. Du coup, on roule pour nos équipes respectives sur la route, pour les sponsors et pour honorer nos contrats. En Belgique, c’est plus facile car les crossmen ont un calendrier adapté pour entamer la saison cross au meilleur de leurs formes. Mais sinon la route est une bon entraînement et spécialement l’altitude comme avec la Marmotte Granfondo. C’est 5600 mètres de dénivelé, une bonne préparation pour les cross US. Mes objectifs sont d’y faire un bon résultat justement et sur toutes autres manches. »
Difficile se préparer pour le cyclo-cross en France?
Matthieu Boulo: « Un peu oui. On n’a pas vraiment de moyens et le matériel coûte le double de celui d’un routier. Ce que fais Steve Chainel avec le Team G4 est une très bonne chose. Il permet à des jeunes de se former et de les préparer au mieux en prenant aussi en charge le matériel. C’est un coût énorme pour les parents quand un jeune se met au cyclo-cross. En Belgique, c’est un sport Roi et ils ont des gros moyens. Pour nous les élites Français, c’est différent on a des sponsors mais il nous faut aller les chercher, on est un peu seul, un peu comme les navigateurs Bretons qui vont faire du grand large (rires), je peux vous dire que je comprends les marins quand ils parlent de ça (rires)! »
Justement, toutes les manches de Coupe du Monde sont à l’étranger et principalement sur les terres Belges et Néerlandaises. Vous avez des ambitions?
Matthieu Boulo; « Oui, bien sûr, je me prépare à fond, je ne vais pas là bas en touriste. Comme je vous l’ai dit, j’y vais pour des résultats et tenter de faire un truc. Pour les USA, je serais avec un autre Breton Yoann Corbihan (Hennebont Cyclisme), donc je ne serais pas seul et Yoann sera là pour m’épauler. Toutes sont à l’étranger mais ce n’est pas grave. je sais que j’ai des chances pour un bon classement et je suis vraiment motivé. »
Le France à Lanarvily sur vos terres?
Matthieu Boulo: « C’est claire (rires). Là, j’ai des ambitions aussi. J’ai déjà été champion de France en espoirs là bas. C’est un superbe parcours et en plus devant les miens. J’aimerai bien endosser ce maillot tricolore à Lanarvily quelques années après (rires) .