« Gast »!!! La chaleur du soleil Breton m’assomme la calebasse en arpentant ce circuit de Plounéour-Trez, en bourlinguant dans ma besace mes appareils photos, d’au moins 120 kilos, lourds comme des menhirs. Bref, la gorge sèche, le pas lent et hésitant, je rêve d’une boisson légèrement maltée et d’un bon « casse-dalle » made in BZH !
En franchissant les côtes, mon corps devenu sec se plie au fil des kilomètres et ma langue lèche ce bitume chaud des routes Finistériennes, tel un légionnaire déserteur perdu dans le désert traînant ses godillots à la recherche de son oasis. Quand un groupe de supporters se porte à ma hauteur, je me dresse tel un dolmen, fier et droit face au vent, vais pas leur montrer à ceux ci que j’en chie ma »race » alors que les guerriers du vélo se tirent la bourre allègrement juste à côté. Mais enfin bon, je rêve toujours de cet « havre » qui sent bon la saucisse de Molène voire même d’Ouessant (je ne suis pas sectaire), toujours « vachement impatient » de trouver une buvette « Moules frites » !
C’est alors qu’en haut de le dernière montée, une odeur de fromage, de saucisse et de crêpe me titille les narines. « Ca y est, j’hallucine, je vais m’écrouler comme un vieux chêne, même mon ciboulot me joue des tours » me dis je !!
Que nenni, il s’agit bien d’une odeur réelle venant tout droit de la zone « ravito » du camion Raleigh, de celle que l’on nomme « Gigi », de son vrai prénom Virginie. Mon pas se presse alors, la course n’existe plus, j’arpente cette côte en me pressant comme un gamin devant son arbre de noël et j’arrive enfin au comptoir de cette échoppe miraculeuse !
» Une galette saucisse et une bière fraîche! » m’écries je en m’accrochant, la langue déroulée comme une rouleau de papier sopalin sur le comptoir en bois du p’tit camion. C’est tout ça le p’tit le camion à Gigi, c’est un peu la Bretagne, c’est le bonheur, c’est la vie saupoudré par les rires des enfants… Tous les potes sont là, tranquilles à la fraîche. On retrouve Patrick Le Her,le magicien de cyclo cross de Lanarvily, avec un large sourire planté en dessous d’un chapeau panama. Il y aussi Lionel avec cette gueule d’ange qui lui donne une jeunesse éternel (ou serait ce l’hydromel locale, que sais je ! ) et le père tranquille Thierry tout droit venu de Martinique pour rendre visite aux potos de la petite reine sous le soleil brûlant du Finistère !
Cela fait un bail que Virginie roule (à 50km/h) pour placer son estafette de crêpière sur toutes les courses du Finistère. Il y a le soleil, les courses et les crêpes de Virginie…
Je lui parle, entre deux gorgées d’hydromel et d’une grande part de galette.
Virginie, comment es tu venue à te trimbaler sur les courses avec ton « p’tit camion Zone Ravito » et nous faire ces crêpes et galettes?
Virginie; » (Rires). Je suis issue du milieu du vélo. J’ai même pratiqué ce sport au sein du VS Plabennec, c’est là que j’ai découvert ce monde. J’ai toujours eu un petit vélo dans la tête (rires). Ensuite, j’ai poursuivi des études de « Business » à l’ ESC Bretagne Brest. Après mon master, je me suis posée des questions quand à ce que je voulais réellement faire. Et j’ai alors virée vers une formation de crêpière et quitté le monde du « business ». Mon compagnon Eric Berthou était coureur et à sa retraite, il a monté Raleigh France là bas à Brest face à l’Océan sur le port du Moulin Blanc. Du coup, on a aussi crée un coffee shop ouvert 6 jours sur 7, un p’tit restaurant où l’on mange face à la mer à côté des vélos. La restauration, la mer, le cyclisme, les amis, tous ça réunit ensemble, je ne changerais pas ça, pour rien au monde. »
On te voit souvent sur les courses du Finistère?
Virginie: » Oui, même si mon petit camion ne fonce qu’à 50 km/h, je me déplace sur les courses. On s’installe et on se met à l’oeuvre. Tous les amis nous rejoignent et on passe de bons moments, c’est l’esprit du cyclisme, les courses, les crits, les amis et l’ambiance. »
J’emmènerai dimanche, si je peux, le gamin au p’tit camion à Gigi.
Lien du Coffee Shop ZONE RAVITO RALEIGH FRANCE