Le championnat de France sur route pro aura lieu ce dimanche à Vésoul en France Comté, terre de cyclisme et de cyclo-cross. Le rendez vous de tous les coursiers « made in France » afin d’obtenir ce maillot tant convoité. Bien sûr que les grosses armadas seront présentes comme la Cofidis, la FDJ, AG2R et d’autres. Des mécanos, des soigneurs, des tactiques parfaitement étudiées, quoi de plus normal quand on est dans l’une des plus belles équipes Françaises ! Mais c’est aussi l’occasion de retrouver nos « Frenchies » expatriés dans des plus petites structures aux 4 coins du globe comme Matthieu Boulo, Morgan Kneisky chez Raleigh, Alex Blain (Madison) voire même familiale pour ce jour « j » comme le Breton Matthieu Jeannès (Lupus Racing Team).
Lui comme certains seront seuls, pas de voiture d’équipe mais celle de service, pas non plus de bus pour se concentrer dans son coin, pas non plus de staff autour de vous pour vous préparer dans les meilleurs dispositions. Non, ces gars là comme Matthieu devront se « démerder » par eux mêmes. Son team américain est resté au Pays de l’Oncle Sam, il n’aura pas cette logistique à ces côtés. Qu’importe, il a peut être mieux, il a sa famille, les siens autour de lui. Car le clan Jeannès s’est fait ce voyage pour venir soutenir le fiston. Camping-car sur l’autoroute , pied au plancher avec le « padre » et les grand parents au volant pour aider le « matthieu » puis le frangin Thibault qui sera le préposé aux ravitos sur le bord du circuit. C’est la passion qui les réunit, c’est la famille qui fait bloc derrière, c’est l’amour et la passion qui les portent.
Certains diront sûrement que ces gars venus d’ailleurs n’ont peut être pas leurs places sur le championnat pro, mais ces derniers ne connaissent peut être aussi que le circuit national et leurs nombrils pour porter de tel jugement. Et oui, le cyclisme n’est plus un bastion « Made in France » et nos grands champions remportant les grands tours nous manquent ! Les courses UK ou US sont de plus en plus nombreuses et de niveau international. Dernièrement, le Breton s’est illustré sur l’une des plus belles classiques US, la « Philadelphia Cycling Classic » (UCI 1.1) où il remporta le classement du meilleur sprinter. Par ailleurs c’est un jeune Américain issu de ces courses qui vient de remporter le Tour de Bretagne, non ? Ils ont mérité leurs places comme les autres, le droit de rejoindre le peloton pro pour ces pros venus d’ailleurs. De grandes ambitions sur ce France ? Non, mais suer sang et eaux pour leurs maillots oui ils le feront avec cet état d’esprit saupoudrée par cette essence même des valeurs du sport cycliste: la passion et le partage !
Matthieu Jeannès, comment aborde t-on un France quand on est le seul coureur de son équipe?
Matthieu Jeannès: » Bien, sereinement. Je sais pertinemment que cela sera dur. Mais il me fallait venir sur le France pro, pour mon team Lupus Racing Team et pour moi aussi bien sûr. Ca fera des grands souvenirs non? Maintenant, la distance de 250 km , je ne sais pas trop ce que cela va donner car c’est long (rires). J’ai déjà fait des courses de 220, on verra ce que cela donne, cela ne m’inquiète pas vraiment. Mais mon objectif est de terminer dans le peloton principal. Le circuit sera un véritable chantier, il va faire très mal mais je m’accrocherai à ce but, de rester le plus longtemps possible dans ce peloton. Ca va sûrement partir vite, avec une grande échappée mais ce sont les grosses écuries qui vont placer les leurs. Me glisser dedans risque d’être difficile avec tous les équipiers qu’ils possèdent mais je compte me faire plaisir avant tout. Je suis bien avant d’attaquer ce France pro. »
Avec votre famille derrière vous justement
M.J: « Oui, mon père et mon frère m’ont rejoint ici ainsi que mes grands parents, ils sont venus de notre Bretagne en camping car. Ma mère est restée la bas car elle travaille. Mais oui, ça fait du bien de les avoir avec moi, ça donne du « punch ». et du baume au coeur. Thibaut sera aux ravitos et j’ai été reconnaître le circuit à ces côtés. C’est la passion familiale, un pur moment de bonheur entre nous et avec mes amis qui me soutiennent par leurs présences et par des messages. je suis la pour m’éclater et ça fait du bien tout ça. »
Ce circuit, qu’en pensez vous ?
M.J: » C’est un chantier, il va faire mal. Long et difficile. En même temps, aux USA, on a souvent des courses sur ce genre de circuits aussi, donc je sais à quoi m’attendre. Il va être sélectif, il faudra s’accrocher. »
Les USA, comment ça se passe là bas ?
M.J: « Bien, il y a une super ambiance dans le team. On fait de belles courses et on s’éclate vraiment. On a des gars qui sont des gros moteurs comme Chad Beyer ou Nicolae Tanovitchi. Chris Horner nous donne pas mal de conseils et je ne suis pas le seul Français, il y a aussi Thomas Vaubourzeix qui ne sera pas présent sur ce France, il se repose en famille. On est vraiment bien chez Lupus Racing Team et je suis heureux d’aller les rejoindre de nouveau mi juillet. »