A 30 ans, Stéphane Poulhiès s’est enrôlé au sein du Team Armée de Terre. Celui qui avait remporté des étapes sur le Tour de l’Ain ou l’étoile de Bessège sous les couleurs d’AG2R et d’autres belles victoires sous celles de Saur Sojasun, s’en alla encore 2 ans chez Cofidis. Puis le voilà maintenant dans la grande famille de l’Armée avec qui il remet le couvert en ramenant le maillot de meilleur grimpeur des derniers 4 jours de Dunkerque. La flamme ne l’a jamais quitté même quand il a du partir en DN1 la saison dernière avec Occitane CF. Il fallait croire en soi, surmonter ses doutes, mais cette année là justement, il a démontré que le guerrier qu’il est, avait encore faim avec une bonne dizaines de victoires au compteur et tout autant de podium.De quoi se faire remarquer par les hommes en « Cam » !
Un caractère bien trempé, droit dans ses « rangers », c’est le genre de bonhomme a tout donné dans la bataille même quand ce coquin de sort s’acharne sur sa carcasse comme sur le dernier tro bro où plus d’un aurait posé le pied à terre. La mâchoire serrée, les yeux toujours fixes et regardant droit devant, il s’en va chercher ce « je ne sais quoi » qui fait les beaux jours du team « cam ». Il n’a rien à prouver à qui que ce soit, juste continuer cette mission qui lui donne toujours autant de bonheur, cet épanouissement qui reste son « leitmotiv ». Des histoires de batailles, des conseils, il en a de quoi en distiller à ces jeunes qui composent son équipe. Il voudrait tant les emmener au plus haut ces p’tits gars là, et quand l’un d’eux lève les bras, il est tout aussi fier que si c’était lui même qui ramenait ce bouquet. Lui, Thomas Rostollan et Benoît Sinner sont les chefs de groupe qui mènent à la bataille ces appentis guerriers et cette saison, ils ont su faire passer ce message aux grosses écuries qui composent le peloton pro: » Ne nous sous estimez pas! « .
Stéphane Poulhiès, meilleur grimpeur des 4 jours de Dunkerque, vous vous y attendiez vous le sprinter puncheur?
Stéphane Poulhiès; » Avec l’équipe, on s’était donné comme objectif de se mettre dans les échappées dès les premiers jours. Dès la première étape, j’ai su prendre l’opportunité en partant devant avec 2 autres coureurs. J’ai fait les point du GPM et revêtu la tunique du meilleur grimpeur à l’issue de cette dernière. On n’avait pas vraiment l’objectif de le prendre tout de suite mais l’occasion était trop belle et on su la saisir. »
Une belle bagarre pour le conserver?
Stéphane Poulhiès; « Oui, Armindo Fonseca me talonnait au général de ce grimpeur. On savait que le Team Fortunéo Vital Concept le voulait ce maillot. On regardait qui partait faire les points sur chaque échappée, c’était des coureurs différents à chaque fois donc cela nous arrangeait bien. Quand Fonseca est parti sur la 3ème étape, il a fait les points du GPM et on se retrouvait à égalité au général. Sauf que j’avais une petite seconde d’avance sur lui au général et je pouvais conserver ma tunique pour l’étape du lendemain. Dans la dernière étape, ils ont tout fait pour le prendre, ils ont mis le paquet, mais je pense qu’ils nous ont sous estimé, moi et le team. On s’est battu et dès le km 40, je me place 2ème du grimpeur au sprint devant Armindo Fonseca alors qu’ils pensaient nous le ravir sur ce dernier, j’avais fait le job et c’était acquis. Du coup, on est vraiment content de le remporter, on s’est vraiment battu, il ne fallait pas nous sous estimer. »
Une belle équipe qui s’est toujours montrée sur ces 4 jours, comme sur chaque épreuve depuis le début de saison.
Stéphane Poulhiès; « Oui, on n’a plus de complexe face aux grosses écuries. On est là et on fait le « job. C’est une belle équipe avec de bons jeunes et des coureurs plus expérimentés pour les conseiller. Sur ces 4 jours, il y avait toujours du « cam » dans la bagarre avec Alexis Bodiot sur la 4ème, Yann Guyot sur la 3ème et Julien Duval sur la dernière qui revient sur le groupe de tête après une chasse en solitaire et qui tente d’en placer une autre une fois la jonction faîte, il fallait être costaud. Dans les sprints, on avait Yannis Yssaad et Benoît Sinner qui ont tout fait pour se placer. On a la « dalle »même si on n’est pas une grosse équipe à gros budget, on sait ce que l’on a à faire et on met tout en oeuvre pour l’atteindre. »
Justement, on vous sent épanoui au sein du team Armée de Terre
Stéphane Poulhiès: « Oui, on est peut être une équipe différente des autres équipes car nous sommes tous militaires avec les tâches qui nous incombent mais je m’y sens bien. Dans les autres équipes pros, le coureur ne s’occupe que de lui généralement. Chez nous, on nettoie nous mêmes nos vélos et véhicules et ceux des autres quand on est de permanence par exemple. On n’a pas de gros budget et on est là chacun pour l’autre à tous les niveaux. C’est sûr que c’est dur mais en même temps ça nous renforce. Et les dirigeants comme Jimmy, Lima, Cédric et Vincent nous aident énormément, c’est comme un famille, un petit clan. Et on est là pour s’entraider, c’est l’armée et sa cohésion (rires). Pour ma part, je n’ai plus rien à prouver après avoir passer des années dans des grosses écuries, je roule car je m’éclate sur mon vélo. Et quand je me fais plaisir, je donne tout. Ce qui m’importe aussi c’est d’aider nos plus jeunes à aller de l’avant, des gars comme Yssaad, Alaphilippe, Levasseur, Ferrasse et les autres. Ils ont du potentiel et je serais vraiment heureux pour eux si ils peuvent faire une belle carrière plus tard. On est là pour les conseiller, les emmener au plus haut. C’est aussi l’esprit du team, une équipe. »
Votre prochain rendez vous?
Le tour de Picardie ce week-end, j’y vais avec ce plaisir, cette flamme et on fera ce que l’on sait faire, nous sous estimer serait une erreur. (rires) ! »