Photos Barnabé Moulin
Depuis des années, elle fait couler beaucoup d’encre et elle en a fait remplir les pages à fantasmes de quelques journalistes en manque d’audience, en manque de « Buzz », mais ils sont toujours là les boys du Team ASTANA, envers et contre tous. A l’image de leur manager Alexander Vinokourov, ils n’en n’ont que faire des « qu’en dira t-on », eux leurs réponses ils les donnent à grands coups de podiums sur les plus célèbres courses et non sur la page « 20 » d’un quotidien. Ces gars n’ont pas besoin de déverser leurs rancoeurs et leurs états d’âmes dans les pages d’un national à grand coups de « Where is my mind » (Pixies)pour expliquer le manque de résultats en meuglant à qui veut l’entendre que « c’est la faute des autres ». Non, car ils le font sur chaque combat, un peu comme au song d’ « I am the passenger » (Iggy Pop) !
On reste surpris quand on rentre en contact avec leur agent relation presse Geoffrey Pizzorni, tant le bonhomme est accueillant, avec un grand sourire accompagnant ces paroles « Salut, bienvenu chez Astana. Ça va ? « . Là, quand même on reste un peu sur notre « cul » de cet accueil si chaleureux. On se retourne et on regarde de nouveau que l’on est bien chez Astana tant on reste surpris (mais je vous l’ai dit déjà, non?). L’habitude peut être de traîner dans des équipes où il faut passer par 250 personnes et les renseignements généraux avant d’avoir accès au « Sacro Saint » coureur assis sur un trône pour décrocher une vague interview ou peut être à force de lire notre presse si nationale. Non, eux ils ne cachent rien, contrairement à certains, mais ils font quand même attention aux médias tricolores qui ne leur ont jamais fait de cadeaux ( ah!!!! notre chauvinisme internationalement reconnu! ). Chez Astana, ce n’est pas le radeau de la Méduse, qu’on se le dise au fond, ils naviguent en pèr’peinard…
Car ceux là, on les connaît si bien tant la couleur Bleu « Azure » flotte souvent sur les champs de batailles. Ces gars là, ils ne s’échappent pour un coup publicitaire et quand ils vont au « charbon » c’est pour la gagne, la « dalle » au ventre au plaisir des grands du tour. Il faut juste relire leur palmarès: Des Tours de France, des Giro d’Italia, des Vuelta, des Liège Bastogne Liège, des classiques en veux tu en voilà. Bref, ils gagnent tout alors qu’en France on attend depuis 30 ans le successeur de Bernard Hinault, on commence à mieux comprendre ce dont pourquoi nos médias bleu-blanc-rouge les jalousent.
C’est sûr, ils ont le budget qui vont avec mais comme le disait Sean Yates (TInkoff) à Be Celt: » Si tu veux gagner le tour de France, il te faut les meilleurs coureurs et le budget qui va avec. Comme au foot avec Barcelone ou Madrid, pas une ligue 2! « . ASTANA, c’est une équipe Worldtour avec les ambitions qui les accompagnent, celles de tout rafler. Peut être pour cela que l’accent du team sonne légèrement Italien avec des géants comme Nibali, Aru, Zanini ou Scarponi. Mais on retrouve aussi, au détour du bus, les accents Bataves de Lars Boom et de Westra, nordique de Fuglsang, Ibérique de Luis Sanchez et Belge de de Vreese/ Un véritable melting pot des meilleurs coureurs de la planète, une si belle » Auberge Espagnol » à la sauce Kazakh! Quand on veut remporter les plus grands objectifs, ils nous faut prendre les meilleurs au monde disait Sean Yates!
Pourtant ils pourraient, contrairement à certains vainqueurs des courses de mon bled, avoir ce méga-bocal tant ils sont souvent les acteurs les plus demandés, les plus courtisés. Hier, par exemple, Le Néerlandais Lars Boom n’a pu suivre le train imposé par Cancellara alias « Spartacus », il termina à une honorable 11ème place mais pourtant à oublier pour le guerrier. Et pour conjurer ce mauvais sort, il paya sa « bière » à l’ensemble du team, coureurs et staff compris au pub après la sortie du Lundi matin entre les membre de la famille. C’est ça l’esprit Astana, une bande copains, une famille.
Au fond de la salle un accent attire notre attention, légèrement Bretonnant avec un grand « Gast! » en guise de bienvenu, il s’agit de Barnabé Moulin, le Normand Breton d’adoption. Il est l’ostéo de ces champions.
Barnabé Moulin » From Pontivy« : »Ici, l’ambiance est agréable. Chacun fait son travail au maximum et chacun respecte le travail de l’autre. On a tous plaisir à se retrouver au hasard du calendrier des courses. C’est comme une grande famille recomposée en quelque sorte (rires). Le mystère au premier abord vient des différentes langues pratiquées. Une fois réglé sur le bon canal, la machine à « jokes » est lancée. Une anecdote, les blagues récurrentes et les surnoms donnés à certains. Il arrive même qu’on ne se rappelle plus du vrai prénom de Juan Pujol, tellement quand on le cherche on demande où est Charlie. Si vous venez voir Paris Roubaix, n’hésitez pas aussi à encourager Obélix. »
Si un jour vous voyez ce bus bleu « Azure » des Astana, approchez vous et vous y verrez des hommes humbles, des champions qui laisseront leurs noms à jamais sur les tablettes de l’histoire du cyclisme et dont l’amertume de certains se fracassera telle une petite vague sur les roches de cette falaise aux couleurs méditerranéennes. Eux, ces gars là il suivent leurs propres chemins, Go your own way ! (Fletwood Mac).