Quand Uderzo et Goscinny ont écrit les aventures d’Astérix et Obélix, 2 guerriers celtes en Armorique, ils ont aussi crée 2 personnages comme le Forgeron Cétautomatix et le Poissonnier Ordralfabetix prêt à se foutre sur la « gueule » à la moindre occasion. Sérieusement, ils devaient avoir fait un tour par notre Bretagne pour s’en inspirer de cette odeur de « cohésion »! Suis là peinard assis sur ma terrasse en train de siroter mon café (Du moins je pense que c’est un café!) devant la plage de Penfoul sur la côte sauvage!! Un bled parmi tant d’autres mais que rien ne peut égaler pour le régal des yeux! J’écoute « Promontory le chant des guerriers celtes » bref la vie est belle dans mon « bled » d’en face à la mer.
Mais voilà, j’ouvre internet durant mon jour de « glande » (pourtant ma femme m’avait prévenu! ) et j’assiste aux règlements de comptes entre clubs, entre guerriers, entre nous… Le « forgeron » et le « Poissonnier » sont sur les réseaux. Non, on n’a pas la peine de la présence de « Romains » pour venir nous foutre le bordel dans notre pays Breton, nous sommes nos propres ennemis! Je lis qu’un tel est un charlot, un tricheur, un autre un profiteur, ca vomit sur le net …. bref, j’ai envie de chialer!
On n’est tous de la même famille, du même clan, celui du vélo… Ce sport qui est censé nous rapprocher nous les celtes, mais on ressemble de plus en plus à ce sport qui se pratique à 11 derrière un ballon. Il est loin le temps où nous tous nous rassemblions pour s’entraider à sauver nos côtes quand un bateau nommé l »Amoco » venait chier sa merde sur nos plages en 1979. J’avais 9 ans, un seau à la main et mon ciré ‘Guy Cotten » en guise de protection! Mais il y avait ce monde autour de nous, tous ces gens venus des 4 coins de notre BZH. A l’époque, on venait tous se serrer les coudes pour sauver notre terre puis on finissait par se faire un « frites- pâté Hénaff » le soir venu sur la plus grande des tablées. En 1979, un Breton remportait le tour de France aussi, on se rangeait tous derrière lui, il était notre « Astérix » face aux Romains, il l’est toujours par ailleurs…
2016, les temps ont bien changé. Maintenant, tout ça n’est que souvenir, juste un »flash » que l’on aime se rappeler car c’était avant, histoire de se donner bonne conscience, l’ancien temps comme on dit. Maintenant, on se fout allègrement sur la gueule alors que notre sport est en train de crever à petit feu, que nos courses agonisent. La faute à la guerre des clochers, des jalousies malsaines de certains, des influences politiques d’autres? Non, la faute à nous tous car on a peut être oublié que l’on était de la même famille. On a tous cette chose en commun qu’est l’amour de notre sport, de notre style de vie. Oh certains diront que l’on est pas du même monde sûrement, mais on dort tous avec notre vélo bien rangé au fond du garage, en rêvant de courses épiques, de sourires de momes, comme les nôtres quand nous avions 9 ans en 79.
Je vis en Irlande 6 mois par an, un autre pays Celtique. La bas la famille du cyclisme est grandissante, soudée et influente. Les coups de gueules se règlent au fond des pubs, loin des regards de commères indiscrètes prêtes à mettre le doute sur la fidélité d’un tel ou d’un autre sur les réseaux sociaux, sur la place du marché. On se demande ce que pourquoi cette petite île de 4 millions d’habitants réussit à sortir autant de jeunes dans le monde pro ? La raison est si simple, comme notre Bretagne en 1979, ils travaillent tous pour la même cause, la fierté de leur île. Ils se battent comme ils se sont battus en 1916 pour leur indépendance, ils se battent ensemble et les rancoeurs ils se les gardent pour la soirée au fond du pub.
Laissons les autres cracher sur notre style de vie, ceux du pays d’en face et de ces starlettes qui veulent leurs moments de gloire façon « star ac »et montrons leurs une Bretagne unie pour l’avenir de nos jeunes, de notre sport, de nos courses. Ayons ce putain de rêve; Celui de marcher ensemble pour qu’un jour un autre Breton puisse faire la fierté de notre pays en montant sur la plus haute marche du Tour de France, pour qu’un « Blaireau » puisse nous rendre fier de ce que nous sommes.