Par Camille Le Saux
Kevin Lebreton (Armée de Terre) l’a cherché au plus profond de lui cette victoire, lui et son adversaire Paul Ourselin ne se sont pas fait de cadeau, ils l’ont fait comme l’aurait voulu Romain Guyot, en costaud
Une satisfaction de vous imposer ici aujourd’hui à Plumelec ?
K.L : « Il y a toujours un petit pincement au cœur, Paul Ourselin méritait de gagner vu les circonstances actuelles… Après c’est le sport, on a joué la victoire jusqu’au bout. Lui comme moi et des milliers d’autres personnes aujourd’hui avaient une pensée pour Romain Guyot. »
Vous sentiez vous plus fort que Paul Ourselin ?
« Paul a gagné la Vallée de la Loire, ses talents ne sont pas du tout à remettre en cause, c’est un coureur qui marche et qui fait parti des meilleurs nationaux. J’ai eu la chance de faire mon début de saison avec les professionnels, ce qui me permet d’être à ce niveau aujourd’hui. Courir avec des gars comme Petr Vakoc (Etixx-Quick Step) par exemple qui termine 5ème de la Strade Bianche ce n’est pas rien. Ce sont des coureurs qui nous font mal chaque week-end, alors quand on revient sur des courses comme celles-ci nous sommes un ton au dessus, on essaye de jouer la gagne. »
Racontez nous le déroulement de votre course.
K.L : « J’ai construit ma victoire sans y penser. Notre capitaine de route qui est Yann Guyot nous avait prévenu que ça n’allait pas bordurer et qu’il fallait attaquer. Je me suis mis devant au bout de 70 kilomètres. J’ai fait une attaque comme je sais le faire, juste en haut d’une bosse. Ensuite j’ai redescendu les dents et j’ai roulé jusqu’à temps que ça brûle un peu. J’ai lancé mon sprint assez loin. Je connais Paul Ourselin, je savais qu’il avait une grosse pointe de vitesse. Il voulait vraiment gagner, il s’est donc réservé pendant tout le dernier kilomètre. »
Cette course aujourd’hui c’était un peu professionnel contre amateur…
K.L : « C’est vrai qu’on est professionnel, et qu’on devrait être sur des classes 1 au lieu de faire la guerre aux amateurs. On est là pour essayer de rehausser le niveau, pas pour leurs prendre les places. Le niveau professionnel est différent, on voit la différence. En pro on roule avec une voire deux dents de moins, on est toujours en prise… Avec les amateurs, qui sont des personnes qui étudient ou qui travaillent la semaine, on roule à 60% de nos capacités. Après au niveau du collectif chez les amateurs je suis agréablement surpris. Que ce soit à Sojasun Espoir ou au Vendée U, ce sont des équipes qui affichent un collectif irréprochable. La preuve avec le fait qu’ils réussissent à placer à chaque fois un coureur dans l’échappée. C’est très prometteur pour l’avenir. »
Vous serez sur le tour de Bretagne du 25 avril au 1er mai ?
« Le 25 avril est encore loin. Je me projette jusqu’au critérium international, ce n’est pas du tout le même niveau ni le même profil. Je me concentre jusqu’à fin mars, après on verra. »