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Mais il vous faut connaître ce jeune Normand, natif du pays du grand Guillaume le conquérant (celui qui a crée un royaume voisin à notre pays!), bâti comme le chêne des armoires de sa région dont les racines se nourrissent au plus profond des entrailles de sa terre. Il est comme ces ancêtres, guerriers Vikings venus conquérir son pays quelques siècles bien avant sa naissance. Il en a hérité les traits physiques, le regard, la force, la ténacité et le sang. La peur, il la maîtrise, il la dompte tout comme il le fait avec cette maladie.
Alors que le plus costaud des guerriers se serait mis à genou, maudissant les dieux de ce mauvais coup du sort, le jeune Quentin a appris à en faire son arme. Sa force, il la puise dans cette tourmente. Depuis l’âge de 6 ans, son « diab » et lui sont liés. Mais attention, n’aller pas le plaindre, il n’en veut surtout pas de nos lamentations, bien au contraire. Il applique juste cette adage « Ce qui ne te tue pas te rends plus fort ». Montrer à tous que l’on peut vivre avec « Diab », donner cet exemple surtout aux autres jeunes que l’on peut caresser l’espoir de rejoindre l’Olympe des dieux du sports. Il a appris l’art du sprint à l’UC Bricquebec puis au Pôle espoirs de Caen géré par le « maître » des lieux David Louvet. L' »Amérouquin » (surnom donné par son poto Marc Fournier) s’est façonné, après voir sué sang et eaux pour arriver aux premières marches de son rêve.
Flashback, on est 2012, il a alors 14 ans et se pointe vers les médias comme France Bleu avec cette audace qui le caractérise tant. Tenace et têtu, il sait ce qu’il veut, il a besoin d’eux pour faire passer ce message à tous, et au passage obtenir le financement d’un capteur qui n’est pas remboursé par la sécurité sociale de notre pays. Le « gamin » a été entendu, qui ose gagne! Son histoire retrouve même de l’écho au pays de l’oncle Sam, le pays ou tout les rêves sont permis. Et comme ses ancêtres vikings l’ont fait bien avant lui, il a franchit l’Atlantique. Le voilà désormais à Atlanta, ville de celui qui avait aussi un rêve, un certain Martin Luther King! Son rêve au jeune Normand porte un nom, celui de l’emblême du Team Novo Nordisk.
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Be Celt; « Quentin Valognes, comment vous êtes vous retrouvez aux USA ? »
Quentin Valognes : » J’étais plus jeune, j’avais entendu parler de cette équipe qui se nommait alors « Type 1″ et qui n’était pas tout à fait comme les autres. Elle ne recrutait que des coureurs atteints de diabète de type 1 Je voulais vraiment en faire partie. J’étais alors avec l’UC Bricquebec et un jour j’ai croisé le chemin de Frédéric Moncassin qui avait été justement directeur sportif au sein du team US à l’époque. Il y avait encore des contacts et un jour ils m’ont appelé pour venir participer à un camp d’entraînement. J’avais 16 ans. C’était incroyable de me retrouver là bas avec eux ! »
Justement, comment s’est passé votre intégration ?
Q.V: » C’était la première fois que je prenais l’avion et j’étais réellement excité de découvrir une autre culture. Je suis arrivé à l’aéroport et d’entrée de jeu une « claque », j’avais le souffle coupé. Je me souviens que je trimballais pas mal de bagages et mon sac de protection pour le vélo. Les gens, voyant mon embarras pour me déplacer, venaient tout de suite nous aider. Ils sont très accueillants et ils ont toujours le sourire. Je suis ensuite arrivé à l’université et tout s’est fait le plus naturellement du monde. Mehdi Benhamouda était déjà là depuis un an et il m’a apprit le fonctionnement et à me débrouiller en anglais. »
Vous êtes alors complétement épanoui au sein de Novo Nordisk
Q.V: « Oui, complétement. Tout était fait pour que l’on progresse dans les meilleurs conditions, aussi bien sur le plan sportif, médical et humain. Je me suis trouvé tout de suite à mon aise, comme dans une famille. Oui c’est ça ! Une seconde famille. Mais celle ci vient de 14 pays différents. On parle tous l’anglais et je parle même le russe désormais (rires). Mes meilleurs amis sont Ouzbeks et on vit ensemble, ils m’apprennent leurs langues, leurs cultures , les saveurs de chez eux, c’est le pied de découvrir tout ça. Je ne peux pas imaginer de vivre sans le team Novo Nordisk, ils sont ma 2ème famille. On est tous complémentaires dans le team. Par exemple, les Russes sont des gars qui s’entraînent beaucoup sur leurs machines, les Américains eux sont plus adeptes des étirements et nous les Français on est assez branché nutrition. Du coup, on apprend chacun de l’autre. »
Des liens vraiment très forts aux USA, on ne vous reverra pas donc revenir en France alors?
Q. V: « (Rires). Si, pour les courses et pour revoir les miens bien sûr, je n’oublie pas mes racines, ma terre. Mais, je suis vraiment bien là bas, ça a changé ma vie. Leur message qui est d’inspirer, de motiver et d’éduquer les gens atteints de diabète à vivre avec est aussi le mien. Ils m’ont appris énormément dès le team juniors avec Morgan Patton et maintenant en espoirs. Je ne peux imaginer une seconde vivre sans eux. »
Vos objectifs avec le Team Novo Nordisk?
Q.V: » Le team Novo Nordisk est bien plus qu’une équipe comme je vous l’ai dit. On débute en juniors, puis on est dirigé en espoirs pour pouvoir atteindre le team conti-pro. En juniors, j’ai beaucoup appris et remporté 2 étape au tour d’Abitibi. Je suis en espoirs maintenant, et je suis là pour apprendre encore et encore, à prendre de la caisse. Je découvre les courses de classes 1.2 et 2.2. Et j’espère leur rendre bientôt la pareille en décrochant des podiums. Et Novo Nordisk à pour objectif une participation sur le Tour de France 2021, j’aimerai bien être de l’aventure et ça serait une belle revanche sur la maladie. Le team m’apprend tant de choses, aussi bien sur le plan humain que sur le plan sportif. »
C’est à dire ?
Q.V: » Quand vous roulez alors que vous êtes atteint de diabète, vous avez ce caractère de guerrier plus affirmé que certains autres coureurs je pense. On lutte contre notre maladie et on fait tout pour cela. L’abandon est inenvisageable pour nous, de part notre parcours et notre mission. On ne doit pas tomber dans cette spirale défaitiste quand on est malade, et sur le vélo on est pareil, quand on en bave on se doit de finir ce que pourquoi on est venu. C’est cela aussi notre force, on positive notre maladie. On apprend à courir avec et d’en faire notre force. »
Vous êtes 5 Français répartis entre le team espoirs (development) et dans les rangs pros, vous arrivent t-ils d’inspirer d’autres jeunes Français atteints par la maladie ?
Q.V: » Oui, on est 5 français avec Corentin Cherhal, Mehdi Benhamouna, Nicolas Le François et Charles Planet chez les pros puis moi en espoirs. On n’est tous du même moule, de la même trempe et on a le même but. Celui d’inspirer d’autres jeunes diabétiques à aller au bout de leurs rêves mais pas que les diabétiques. C’est aussi pour cela que j’écris un livre dont le titre est » Diab, amis pour la vie ». Je ne le fais pas pour nous faire mousser (rires) mais pour que d’autres lisent et entendent notre message, celui de faire de leur vie ce qu’ils veulent en faire. Comme je le dis toujours, c’est grâce à ma maladie que je suis là. A tous les problèmes que j’ai eu étant jeune, à toutes les personnes qui me déconseillaient de faire du sport, je veux leur prouver qu’on peut y arriver. Je ne le fais pas non plus que pour les diabétiques, mais leurs entourages et aussi à ceux qui ont un moment difficile dans leurs vies, de leurs dire de s’accrocher quand des moments durs nous tombent dessus. Des grands champions comme Dominique Garde en ont fait leurs forces de cette maladie. Notre but est maintenant de faire briller le nom du team Novo Nordisk sur des belles courses pour que notre message soit le plus diffusé possible à travers le monde, pour nous, pour tous, il est universel et s’adresse à tous ! »
Liens du team: www.teamnovonordisk.com