Photo Kaori Otani
L’Auvergnat Damien Monier (Bridgestone Anchor) vient de remporter la mythique course « La Taiwan KOM Challenge ». Rien de plus que 87 km d’ascension avec une arrivée jugée à 3275 mètres d’altitude. Celui qui avait remporté la 17ème étape du Giro d’Italia 2010 s’offre une belle victoire 3 ans après son terrible accident. Avec son ami et coéquipier Thomas Lebas, ils ont réalisé une course parfaite, intelligente et on su déjouer les plans du double vainqueur et ultra favori, le Danois Ebsen. 2 Français qui travaillent ensemble pour une victoire, une belle leçon de tactique !
Damien Monier, comment vous sentez vous à l’issue de cette course hors norme ?
Damien Monier; « Bien, je bat le double champion de l’épreuve, je suis très content de gagner cette course aujourd’hui! Nous sommes venus a 2 avec Thomas Lebas. Nous avions prévu de gérer la course tout les deux, de s’entraider Malheureusement Thomas a eu beaucoup de pépins de santé depuis début aout. Il n’a pas pu démontrer ses talents de grimpeur. »
Une course tactique de votre part à tous les deux?
D. M: « Pour ma part, je grimpe bien mais je ne suis pas non plus un pur grimpeur. Je passe les bosses a la façon d’un rouleur, toujours au train. Il n’est pas rare de me voir pointer à 15-20s d’un groupe dans un col et de revenir avant la fin de la bosse. Du coup pour aujourd’hui c’était un peu la même tactique. Suivre en me cachant un maximum. Gérer les différentes attaques en revenant au train. Quand Ebsen a attaqué a 8km de l’arrivée, il m’était complètement impossible de le suivre sa roue. J’aurais littéralement explosé! C’est pourquoi j’ai mis beaucoup de temps a revenir sur lui. Déjà parce qu’il roulait très vite et en plus parce qu’il ne fallait pas que je monte trop haut niveau cardiaque.
Par contre, une fois que j’ai pu rentrer à sa hauteur, je me suis alors dit que je pourrai avoir l’avantage sur lui dans le final.
C’était également la 1ere fois que j’affronté une telle bosse! 80kms de col, même en ayant des résultats régulier dans les courses de montagne du circuit asiatique, je ne partais pas rassuré ce matin . »
Pas un pur grimpeur, mais c’était du fort pourcentage quand même ?
D.M: « Oui c’est sur! Bien qu’au final les pourcentages ne sont pas si difficile que ça. Le plus dur c’est la longueur de la bosse et surtout gérer le manque d’oxygène du a l’altitude je pense. On ne peux pas en être sûr mais vu les puissances plutôt faibles qu’on a développé avec Thomas sur le sommet on se dit que ça a joué pas mal. »
Vous qui avez passez des années en Europe, quelles sont les différences entre les courses Européennes et Asiatiques ?
D.M: « Il n’y en a pas tant que ça. Le niveau d’ensemble est plus faible. Mais il y a toujours un groupe de 10-15 coureurs qui va vraiment bien! On se retrouve tous les week end ensemble dès que la course s’élève. Du coup, pour nous la course est dure a chaque fois car on se retrouve à jouer le classement général, il faut rester concentré tous les jours.
Je dirais que la plus grosse différence vient de là, au plat ça roule aussi vite qu’en Europe, par contre en bosse….à part les Iraniens et leurs performances « extra terrestre », c’est plutôt léger. Les courses sont également bien plus vallonnée qu’en Europe. Ça arrive rarement au sprint massif. »