A 25 ans, l’Irlandais Philip Lavery est en train de réaliser un pari digne d’un « fou » d’Irlandais. Celui de revenir au plus haut niveau après 12 mois d’arrêt. Sa dernière apparition fut sur le Mzansi Tour en Afrique du Sud (UCI 2.2) en Aout 2014 où il termina 3 ème du prologue. Et pour son retour, il a choisit le team de l’AC Bisontine, celui de sa seconde famille. Vice- champion d’Irlande en 2013, et champion d’Irlande espoirs 2012, vainqueur de plusieurs courses en élites françaises en 2013 dont une manche de coupe de France DN2, il avait raccroché le vélo en apprenant qu’il n’était pas conservé au sein du team Cofidis à l’issu de son stage. Même l’aventure au sein du team Baku n’avait pas réussit a rallumé cette flamme. Il y a 2 mois, Pascal Orlandi qui était sur le tour d’Irlande juniors a réussit le pari fou de redonner envie au jeune Irlandais de revenir dans le monde de la compétition.
Philip, de retour à la compétition un an après votre arrêt, pourquoi cette décision ?
Philip Lavery: » Cela faisait longtemps que ça me trottait dans la tête. Quand j’ai pris la décision de ranger mon vélo dans le garage, j’étais écoeuré, je ne voulais plus en entendre parler. Je fais une belle saison en élite, et ensuite je suis stagiaire chez Cofidis. Je fais un bon classement sur la classique de l’Indre et un podium en Belgique mais ils décident de ne pas me conserver. C’est leur choix et je le respecte. Il y en a plus d’un qui n’ont pas été conservé à l’issu des stages, j’étais pas le premier ni le dernier mais j’avais pris un coup au moral. Ca m’a abattu, je n’y croyais plus. Même quand David McQuaid m’a pris chez Baku par la suite, je n’avais plus la hargne, tout s’était éteint, je ne voulais plus entendre parler de cyclisme. J’avais tout juste 24 ans, je ne savais plus où j’allais ni ce que je foutais là et je voulais construire ma vie.
Puis ma fille est née, et ça vous change la vie. Vous devenez père de famille et vous devez prendre des décisions pour votre famille. Je suis revenu à Dublin et j’ai travaillé comme tout le monde. Mais j’avais toujours contact avec le monde du vélo. De temps en temps, je parlais avec Pascal Orlandi qui ne m’a jamais lâché dans les moments durs. Il est venu en Irlande avec son team juniors et on en a reparlé sérieusement. »
En fin de compte, une décision mûrement réfléchie
P.L: « Oui, tu m’étonnes! Comme je te l’ai dit , j’ai bien réfléchi avant d’annoncer mon retour, j’ai une famille maintenant et ce genre de décisions ne se prend pas tout seul désormais. On en a beaucoup discuté avec ma femme. Je sais que j’ai encore des choses à prouver. Quand j’ai arrêté, j’étais ko debout, complètement perdu. 1 an plus tard, ma famille m’a recentré et je sais où je vais et ce que je veux faire vraiment, je sais qui je suis. Mais avant cela, j’ai besoin de revenir au vélo et savoir jusqu’où je peux aller vraiment. Je sais que j’ai fait des erreurs, et de belles sur mes choix. Mais je sais que j’ai des chances sur les courses Françaises, et j’aimerais réellement y briller de nouveau. Ensuite, je pourrais partir sereinement chez moi, satisfait du devoir accompli et en paix avec moi même sur la question du cyclisme. J’ai des choses à prouver à moi et à ceux qui m’ont fait confiance, je serais combatif et présent et peut être plus qu’il y a 2 ans. »
Si vous réussissez votre pari, l’aventure pro vous attire toujours ?
Philip Lavery: « Déjà, il me faut être parmi les meilleurs sur les courses élites. Je m’entraîne dur en ce moment comme jamais je l’ai fait auparavant. Il me faut donner tout d’abord le meilleur de moi même . Ensuite, si je réussit mon pari, on verra. Mais d’abord prouver que mon retour n’est pas juste une fantaisie, c’est mûrement réfléchie avec ma petite famille et ils me soutiennent, c’est le plus important. «