Tout juste 18 ans, le jeune Marin Joublot-Ferré est déjà ce que l’on appelle « une tête bien faîte sur un corps bien fait ». Le jeune Franc-Comtois issu de l’Amicale Cycliste Bisontine a joué de malchance sur les grands rendez vous de la saison en France, mais il s’est offert tout de même le luxe de remporter le Tour d’Irlande juniors international devant les meilleurs Américains et Néerlandais en juillet dernier, une course par étapes de 5 jours qu’il faisait pour la première fois. Vainqueur à 4 reprises cette saison avec entre autre une étape au Tour du Pays d’Othe en mai dernier , le jeune Franc Comtois a réussi à se faire remarquer par le team de développement (espoirs) du grand Champion Alberto Contador, la « Fundaçion Contador ». Il reste le premier étranger recruté par le team de Madrid. Il devra aussi continuer son parcours universitaire en HEC à Lausanne, double challenge pour le jeune Français qui ne manque pas d’ambition pour les années à venir.
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Marin Joublot -Ferré, comment êtes vous arrivé dans la « Fundaçion Contador » ?
Marin Joublot-Ferré: » De la chance je pense (rires). En réalité, j’ai envoyé un email un jour pour avoir des informations sur leur équipe, je savais qu’ils ne recrutaient que des Espagnols mais je voulais en savoir plus. En fin de compte, une de mes victoires ne leur étaient pas passé inaperçu je pense. Du coup, ils m’ont demandé de venir les rencontrer à Madrid et ils ont aimé ma saison et mon profil. Me voilà désormais dans cette équipe avec un beau calendrier et de belles ambitions pour les années à venir et c’est un grand honneur d’être parmi eux. »
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Justement, vous êtes resté assez discret en France, comment vous ont ils remarqué ?
M.J.F: « En France, je n’ai remporté que 3 course et surtout une belle victoire en fédérale juniors sur le Tour du Pays d’Othe, c’était la 3ème étape. Mais il n’y a pas que la France faut croire! Je pense que ma victoire sur le Tour d’Irlande juniors qui est assez connu l’ internationale à jouer un rôle. Des grands noms comme Nicolas Roche ou Geraint Thomas entre autre l’ont gagné et pourtant je ne la connaissais pas non plus. Mais quand nous sommes arrivés là bas, on a vu qu’il y avait plusieurs nationalités et que le niveau était très relevé. C’est finalement assez suivit et je remporte le général devant ces coureurs, un vrai travail d’équipe sur 5 jours, c’est long pour des juniors, mais c’est convaincant pour se faire une idée sur nos potentiels aux yeux des équipes étrangères je pense. »
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Vous n’avez eu aucune sélection en équipe de France pourtant ?
M.J.F: « Oui, aucune mais en même temps je me suis loupé sur tout les grands rendez vous. A chaque fois, j’ai chuté où j’étais malade donc un peu normal qu’il ne m’ait pas sélectionné, je ne méritais pas ma place. De plus, ils ont de gros moteurs, c’est une superbe équipe de France avec Clément Bétouigt Suire, Alexys Brunel ou Turgis, difficile de rivaliser contre eux (rires). »
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On vous qualifie de sprinter, cette qualité a t-elle joué dans votre recrutement ?
M.J.F: « Sur le papier effectivement je suis un sprinter. Mais pourtant, je n’ai jamais gagné au sprint. Sur le Tour d’Irlande par exemple je sors par 2 fois à 20 et 30 km du finish, à chaque fois en puncheur. Je suis plus à l’aise dans ce genre d’exercice. »
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Vos objectif avec le team ?
M.J.F: « Prendre de la caisse, apprendre le métier de coursier en haut niveau et travailler pour le team. Je suis jeune et j’ai tout à apprendre même si mon coach Richard Lamboley a fait un super travail sur moi, j’ai encore beaucoup à apprendre. L’année dernière, ils sont venus sur les Ardennes et le Tour de Bretagne, de belles classe 2. Ca me plairait beaucoup de faire le Bretagne, ce genre de profil me plait vraiment. On verra quel sera le calendrier. Ensuite, le team a aussi a des envies de franchir certains paliers quand Alberto Contador prendra sa retraite l’année prochaine, ca donne envie de faire au mieux pour participer à ce challenge. »
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Votre coach Richard Lamboley continuera t-il de vous suivre ?
M.J.F: « Non, hélas. C’était dans le contrat, tout viendra et sera géré à 100% par le team Contador. C’est dommage mais c’est comme ça. Quand on l’a su, il m’a dit de ne pas hésiter, d’y aller à fond, de découvrir cette étape. C’est un homme très important pour moi, il a été celui qui m’a donné le déclic cette saison. On continuera à se parler bien sûr, j’aurais toujours besoin de ces conseils, il me connait si bien et j’aurais toujours besoin de ces conseils. »
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En parallèle, HEC à Lausanne
M.JF: « Oui, c’est important pour moi, mes parents et le team. On ne sait jamais ce qui peut se passer, je peux être à côté de la plaque tout la saison et quitter le team ou alors une chute peut tout remettre en question aussi. Il y a peu d’élus chez les pros, et c’est très risqué de tout miser dessus. Donc, mes études sont toutes aussi importantes et je continuerais HEC à l’université de Lausanne en parallèle. »
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Des cours d’Espagnol à venir alors ?
M.J.F: » C’est clair (rires), je n’ai que le niveau scolaire et ce n’est pas suffisant. Mais tout le monde parle anglais, la langue universelle du vélo, dans le team donc ca va. Mais c’est vrai qu’il faut que je parle Espagnol, ce sera un atout. »