Il l’est l’un des journalistes du sport cycliste les plus doués de la verte Erin, Shane Stokes a travaillé tour à tour pour le Irish Times, CyclingNews, RTE (Télévision nationale Irlandaise), pour le magazine velo nation et désormais pour cyclingtips, site anglo -saxon flirtant avec plus de 135 000 lecteurs par jour tout de même. Avec son allure à la « Jeff Buckley », son style nonchalant et son flegme typiquement Irlandais, il est l’un des analystes les plus pointus du cyclisme mondial.
Une passion pour le sport cycliste acquise depuis l’âge de 14 ans quand son père regardait à la télévision les exploits du « King » Sean Kelly ou sur les bords de route de la « Nissan Classic » (Tour d’Irlande pro) dans sa bonne ville de Dublin. Alors qu’il était étudiant, le Tour de France partit justement de la ville de James Joyce, en 1998, mais au lieu de préparer sa thèse, l’intrépide Irlandais se changea en journaliste pour un grand quotidien national et réalisa un « 24 pages » pour sa première expérience? Dommage pour les études et tant mieux pour le journalisme. Une réussite qui permit à Shane Stokes de se découvrir passion pour ce métier qui ne l’a jamais quitté depuis.
L’occasion pour Be Celt de tenter de comprendre la vision étrangère sur le team SKY et du Tour de France, son énième Tour depuis 98 qu’il a suivi des Pays Bas aux Champs Elysées.
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Shane Stokes, qu’avez vous pensé de ce Tour de France version 2015 ?
Shane Stokes: » Je pense que c’était un très bon cru, mais aussi qu’il était très difficile. Les étapes de sprint traditionnelles étaient plus ou moins absentes et pour les coureurs qui découvraient pour la première fois la grande boucle, comme l’Irlandais Sam Bennett, ca a été un début vraiment très difficile. Mais vraiment passionnant pour les spectateurs. »
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Sur ce tour de France, pensez vous que Chris Froome est devenu le patron du peloton mondial ?
Shane Stokes: » Je ne crois pas, je ne pense pas qu’il ait la personnalité dominante d’un réel patron, donc je ne le vois pas comme un patron comme le fut Bernard Hinault, par exemple. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que le système du « patron » fonctionne maintenant dans le cyclisme de toute façon. Je pense que ses rivaux vont le respecter et le craindre, peut-être, mais je ne le vois pas leur dire quoi faire! »
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Qu’avez vous pensez de l’attitude de certains supporters anti-Froome sur le dernier tour de France?
Shane Stokes: » Je pense que tous les « pseudo-supporters » qui ont craché, jeté de l’urine et hué Chris Froome étaient complètement idiots et avaient tort de le faire. D’un autre côté, je pense aussi que Sky aurait pu faire davantage pour aider le coureur, éviter que cela arrive et empêcher ces événements. Si comme par exemple, l’équipe avait tenu sa promesse de 2013 en affichant son VO2 Max. Mais ils ne l’ont jamais fait en fin de compte. Résultat, les gens ont douté et doutent encore (l’après Amstrong laissent les gens toujours dubitatifs), et cela est dû à la faute du team qui n’a pas aussi été transparent qu’il avait promis de l’être. Espérons que désormais cela va changer les choses et les mentalités, que désormais on aura accès à toutes les données promises par le team. »
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Comment la presse étrangère a t-elle traité ce sujet ?
Shane Stokes: » C’ était assez mitigé, la presse internationale (hors anglaise) a probablement écrite à ce sujet de manière plus objective. Beaucoup de médias britanniques qui sont habituellement respectueux de Sky, ou plus ou moins, n’ont pas été aussi correctement objectifs que certains médias étrangers tels que les Néerlandais par exemple. J’ai rencontré un couple de journalistes qui ne croyaient pas du tout à la transparence de SKY et que parfois ils ont une attitude assez agressive avec ceux qui posent trop de questions. Un autre journaliste Anglais m’a aussi relaté que le team avait été de nouveau agressif avec les journalistes de leurs paysqui n’écrivaient pas d’articles respectueux envers ces derniers. Ce n’est pas très sport ça. »
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Vos meilleurs moments sur ce tour de France?
Shane Stokes: » La course était superbe et la foule vraiment passionnée, mais mon plus beau souvenir reste les paysages spectaculaire que le Tour nous offrait et le beau temps. La montée et la descente du Col du Croix de Fer était incroyable. La course était beaucoup mieux que l’an dernier avec le mauvais temps qu’il y avait eu à cette édition 2014. »
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Le pire ?
Shane Stokes: « Il n’y en a pas vraiment, peut-être un séjour dans un hôtel « Première Classe » une nuit, avec une chambre qui ressemblait à une cellule de prison (rires)! Mais tout le reste était très bien, ca fait partie de l’aventure. Une autre chose qui se démarque, c’était les averses de pluie vraiment lourdes durant la dernière semaine, ce fut le jour où Simon Geschke a remporté la 17ème étape, j’étais trempé, et la même chose m’est arrivé de nouveau sur la dernière journée à Paris. Bien sûr, ce jour-là j’avais perdu mon parapluie (rires)., donc pas de mauvais souvenirs réellement, c’est le Tour. »
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En tant qu’Irlandais, pensez vous que le Tour de France puisse repartir d’Irlande comme en 1998?
Shane Stokes: » Je pense qu’il y reviendra un jour, mais cela ne va pas se produire de sitôt (rire). »
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