Photos Be Celt
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Il était le parrain du 20ème Kreiz Breizh élites ce week-end dernier, le champion Breton Christophe Le Mével, fraîchement retraité du peloton, est ressorti ravi d’avoir suivi cet événement et surtout confiant quand à l’avenir des coursiers Bretons. Avant qu’il ne reparte en Norvège pour l’Atlantic Race organisée par A.S.O avec qui il collabore, Be Celt en a profité pour recueillir ses conclusions à l’issue de cette ballade celtique sur ces terres d’origines.
Christophe Le Mével, quels sont vos conclusions sur ce 20ème Kreiz Breizh élites ?
Christophe Le Mével: » Je suis resté vraiment admiratif tant sur l’organisation que sur la qualité du plateau proposé par Alain Baniel. C’est une vraie course de dimension internationale, avec de jeunes champions qui feront parler d’eux dans les années à venir sur les courses worldTour, j’en suis certain. Le Kreiz Breizh est un superbe tremplin pour ces jeunes coureurs.
Il y avait un vrai suspens jusqu’à la fin des 3 jours même si les Norvégiens, que j’avais pronostiqué dès le début, ont remporté les étapes et le général. Ils ont été la chercher cette victoire avec une belle résistance face à eux. Quand les Norvégiens sont là, on sait que cela sera dur et qu’il faudra se méfier d’eux. Mais ce que je regarde, ce n’est pas forcément le résultat mais dont la façon dont le coureur court, c’est ça le plus important à mes yeux. Et il y en avait du potentiel sur ce KBE, dont le Costarmoricain Elie Gesbert qui s’est vraiment battu jusqu’au dernier mètre. Il sera un très bon coureur en pro, il a la « gnac » et n’hésite pas a aller au devant pour chercher la victoire. Le vainqueur August Jensen a travaillé comme un vrai patron, un coureur intelligent et qui s’offre la dernière étape tout de même. Le jeune Norvégien Fredrik Galta qui a signé un doublé de toute beauté tout en puissance est un très bon coureur que l’on risque de revoir plus tard aussi. »
Le moment qui vous a le plus marqué ?
C.L.M: » Les 2 derniers tours de la dernière étape quand Elie Gesbert a attaqué. Je suis des Côtes d’Armor tout comme lui, et donc ça m’ai fait vraiment plaisir de le voir aux avants postes pour aller tenter de chercher la victoire finale avec les jeune Remy Rochas et Aurélien Paret-Peintre qui ont 19 ans tous les 2. Quelle belle bagarre avec August Jensen dans ce final, on y a cru jusqu’au bout pour la Bretagne tant Gesbert a tout donné. »
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Sinon, quelle autre image garderez vous de ce Kreiz Breizh 2015 ?
C.LM: » Cette sensation de revenir à l’essence même du cyclisme. Cela fait un bien fou de retrouver la base de ce sport autour d’une épreuve comme celle-ci. Alain Baniel et son clan ont réussi un beau pari en créant le Kreiz Breizh élites avec ces centaines de bénévoles pour l’assister, des vrais passionnés au service du cyclisme Breton et internationale.
Je vis dans le sud maintenant pour des raisons professionnelles, et donc ça m’a fait un bien fou de revenir en Bretagne. J’y ai revu des personnes qui ont compté pour moi à mes débuts et que j’avais perdu de vue quand je suis devenu professionnel car on a un emploi du temps tellement chargé qu’il nous est difficile de revenir au pays. Et ces bénévoles ! C’était superbe de voir quelques 900 bénévoles autour de cet événement. Dans le sud, on a un mal fou à rassembler déjà 100 personnes alors 900 c’est vraiment énorme. La Bretagne est vraiment une terre de vélo, et la foule immense présente hier à Rostronen confirme cet état de fait. »
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Le Kreiz Breizh a t-il un bel avenir selon vous ?
C.L.M: « Oui, grâce à Alain et ses amis. Il faut que le Kreiz Breizh continue de s’éveiller chaque année car c’est une course qui permet de détecter les jeunes champions, c’est une épreuve essentielle qui est la base de la détection et de l’apprentissage des jeunes coureurs. Je suis sûr que l’on verra certains de ces noms briller plus tard sur les plus grandes courses internationales, comme Rain Taaramae, Blel Kadri, Alexis Gougeard ou Jérémy Roy l’ont fait et qui ont été eux aussi sur les podiums d’ici. C’est très important pour nous autres d’avoir ces courses.
De plus, cela permet aussi à d’autres coureurs qui ne seront peut être jamais pro de se mesurer aux meilleurs et de leur permettre d’inscrire leurs noms sur les podiums d’étapes ou sur le général. C’est aussi la particularité de ce KBE, celle de rassembler ces 2 mondes qui ne se croisent que très rarement. »
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Le Challenge Celtique ?
C.L.M: « C’est une idée vraiment originale et une très bonne initiative. Ce jumelage entre le Tour d’Irlande que l’on nomme « The RAS » et le Kreiz Breizh, 2 courses UCI classe 2, permet de faire connaître le cyclisme des 2 cultures pour n’en faire qu’une. Les 2 courses sont vraiment superbes et ont le même but, celui de découvrir de jeunes talents. C’est juste dommage que les coureurs ne peuvent pas porter le maillot celtique durant la course. Pourquoi ne pas faire un dossard aux couleurs du Challenge qu’ils porteront durant les étapes? En tout cas, le maillot est superbe et j’ai craqué, j’en ai acheté un (rires)! »