18 et « demi »! L’âge d’un des plus passionnés et des plus talentueux « aspirant » journaliste que nous ayons rencontré au hasard d’une course. Il y a 1 an, lors du Kreiz Breizh, notre ami Frédéric Adam de RMC et BFM nous tire la chemise pour que nous le suivions pour une rencontre alors que nous dégustions notre boisson gazeuse légèrement « maltée « . Il est dangereux de nous tirer de ce moment de recueillement typiquement celtique sur l’ une des terrasses de nos Ambassades Irlandaises tandis que le légendaire soleil Breton nous assommait déjà la caboche, du moins je pense que c’était le soleil !
Bref, avec peu d’enthousiasme à la suite d’une journée durement remplie, nous trainions nos godillots du côté d’un podium de course et nous serrions la main d’un jeune coureur. Sur son front sa mèche rebelle genre « BB Brunes » cachait la moitié de son visage affublé d’un arrogant sourire. Mais en quelques secondes, il nous époustoufla avec sa connaissance parfaite du cyclisme Irlandais et Anglais. Le gamin, une casquette « casquetteurs » vissée sur la tête, nous racontait simplement non seulement toutes les anecdotes du King Kelly où d’un Sam Bennett , mais aussi de tous les coureurs Français des 3 divisions pros. Je me souviens de l’un des patrons de la An Post RAS Eddie Dawson lançait d’étonnement un « feck it » tout en me regardant et écoutant ce jeune de 17 ans nous raconter l’histoire du cyclisme de notre Irlande si chère.
On comprenait dès lors ce que pourquoi le druide de Carhaix Alain Baniel l’avait choisit comme jeune reporter du Kreiz Breizh l’année précédente. De sa marmite, le Druide ne sort pas que des futurs champions cyclistes mais aussi de futurs journalistes comme Josselin Riou. Ce fils d’un père , Bertrand Riou, champion du Monde des professions médicales et d’une mère championne de France de poursuite, préséléctionnée pour les JO de Barcelone, a le sport cycliste dans la peau, dans les tripes, dans ses yeux de candide insolent d’adolescent prêt à tout découvrir dans le monde sportif. A 16, il empoche son bac S et a 17 ans, il était en école de journalisme tout en montant un site » La Gazette des sports:lagazettedessports.wordpress.com/ »
Du coup, un soir nous l’avons appelé pour être l’attaché de presse de notre équipe nationale pour les mondiaux de Ponferrada auprès de Dan Martin, Nicolas Roche, Philip Deignan, Sam Bennett. La première fois qu’un Français occupait ce poste en sélection de la verte Erin. Expérience positive pour tout le team tant ses analyses étaient justes et ses photos parlaient d’elles même. Chacun des coureurs s’est senti à l’aise auprès de jeune « Frenchie ». Et chaque année, le jeune Josselin revient sur la terre Bretonne du Kreiz Breizh, celle qui a vu ses premiers articles naître tout autant que son talent de futur journaliste.
Josselin Riou, comment vous êtes vous retrouvez « jeune reporter » du Kreiz Breizh en 2013?
Josselin Riou: « Ben, en gros il fallait rendre un papier pour pouvoir participer à la sélection. J’hésitais encore la veille, en plus je venais de monter mon site lagazettedessports.wordpress.com quelques mois plutôt et ça me prenait un temps fou. A 23 h, le soir, je leur ai envoyé mon papier et j’ai reçu l’invitation pour y venir. Une belle aventure dont j’assure maintenant le direct sur leur Facebook et le direct de course durant chaque étape. »
Tu es aussi à l’ HEJ Montpellier ?
J.R: « Oui, c’est ma 3ème année. Le journalisme est une passion. J’avais déjà commencé avec mon site et maintenant, je veux en faire mon métier. Pas seulement être journaliste du sport cycliste, mais tous les sports en général. Je suis aussi coureur en 2ème catégorie au sein du team VeloSud à Montpellier. Je vis ce sport et je cours toujours. Il m’arrive même de faire des places et des podium sur les toutes catégories comme au Mans la saison dernière. Donc je pense savoir ce que les coureurs pensent, comment ils abordent leurs courses, je les suis tout le temps, c’est plus facile de faire un article ou interview quand vous êtes coureur vous même. Donc, il m’est difficile de m’imaginer sans vélo durant ma formation au sein de l’HEJ. »
Et ensuite du Kreizh Breizh au Tour de France
J.R: « Effectivement. Au tout début, c’est David Phelipeau qui ma permis de faire mon premier stage au journal « 20 minutes ». Ensuite, j’ai eu la chance de pouvoir faire mon stage télévision au sein d’Eurosport international et de me retrouver auprès de Greg Lemond sur le Tour de France l’année dernière. Un grand moment avec un grand bonhomme. J’étais leur « runner », c’est à dire celui qui va chercher les coureurs pour les emmener sur le plateau télé. Aux Champs Elysées, je me souviens avoir dit à Greg Lemond: » Greg, c’est là que tu as construit ton histoire! ». Il m’a alors répondu tout en me souriant simplement « Tu sais, c’était il y a longtemps, et maintenant je suis un homme comme toi qui travaille. »
Vous êtes toujours chez Eurosport International cette année ?
J.R: « Oui, toujours. Je me sens bien chez eux. Il y vraiment un esprit à part chez Eurosport I. Comme je suis jeune, j’ai le droit de me faire chambrer gentillement mais ils m’ont quand même laisser faire un reportage documentaire sur le Team Tinkoff avec Sean Yates comme DS lors de la dernière Flèche Wallone. J’avais tout juste 18 ans, et ils m’ont fait confiance. C’était un moment magique et j’ai donné le meilleur de moi même. »
Votre site « La Gazette des sports » est-il toujours autant actif ?
J.R: « Oui, j’écris quasiment tous les jours, articles et interviews sur lagazettedessports.wordpress.com/ . Même si je ne peux m’en occuper certains jours à cause de mon emploi du temps, c’est mon frère Nicolas qui s’en occupe. On se ressemble beaucoup, avec cette même passion. Bon, lui est devenu banquier (rires) mais il a tout autant le sport cycliste dans la peau. »
Votre meilleur souvenir en tant que consultant ?
J.R: « Il y en a plein, pas seulement chez les pros, mais aussi avec les cadets, juniors et élites qui sont toutes aussi importantes à mes yeux. Mais mon dernier trip à Tabor l’année dernière pour les mondiaux de cyclo-cross m’a laissé un beau souvenir. J’étais parti à l’arrache avec musette sur l’épaule et me suis retrouvé en plein cœur de la campagne de la République Tchèque. il n’y avait pas beaucoup de Français sur les bords du circuits mais j’ai rencontré des gens venus des 4 coins du Monde, des gens extraordinaires avec qui je garde encore contact. Il m’a laissé un beau souvenir celui là. »
On vous voit toujours avec une casquette vissée sur la tête, qu’est ce que cette tendance ?
J.R: « (Rires). A la base, c’est Gianni Marcarini « fils » dit « Nino » qui a crée les casquetteurs. C’était en 2012 déjà. Il nous a demandé à mon frère Nicolas, Barnabé Moulin et moi de le rejoindre dans cette aventure. Je me rappelle qu’au début, il n’y avait pas beaucoup de mecs à en porter, il fallait nous faire connâitre et maintenant on est nombreux à le faire, ca fait plaisir. C’est un hommage au cyclisme d’hier. Nous respectons énormément cette époque et le fait que nous portions les casquettes maintenant est un respect de l’héritage que les anciens nous ont laissé avec ses valeurs et ses légendes. »
Avez vous une référence dans ce milieu ?
J.R; »Oui, j’en ai tout autant que de bons souvenirs. Des références j’en ai plein. Mais il y a un homme que je respecte énormément, c’est Jean Paul Olivier. Il connaît tout, il a aussi été un bon coureur quand il était jeune. Il connaît parfaitement le métier de coursier et c’est un grand journaliste. Il peut vous sortir le podium de la 13 ème étape 1907 sans hésiter, vous sortir des déroulements de courses qui ne sont même pas sur internet. Il avait commencé à suivre le Tour de France à 17 ans, tout comme moi (rires) mais Jean Paul Olivier personne ne pourra le remplacer. »
De retour sur le Kreiz Breizh élites la semaine prochaine ?
J.R: « Oui, ca fait du bien de revenir au source. C’est une belle course de classe 2 gérée de main de maître par le clan Baniel et ses bénévoles. Une course organisée comme les pros mais tout en gardant cette ambiance familiale, d’amis qui font le charme du centre Bretagne, j’avais passé un bon moment l’année dernière avec le grand champion Néerlandais Joop Zoetemelk qui avait posé en casquetteurs, un homme vraiment humble. »
L’affiche des jeunes reporters du Kreiz Breizh élites 2015