.
A 34 ans, le Breton Christophe Le Mével s’est retiré du peloton pro après avoir bâti un solide palmarès avec de belles victoires comme celle sur la 16ème étape sur le Giro d’Italia 2005, ou des places sur les plus grandes courses mondiales comme sa 10ème du Tour de France 2009, le Tour du Haut-Var 2010 ou encore vice champion de France sur route la même année. Bref, après 14 ans passées comme coureur professionnel, il ne peut imaginer une vie sans vélo et compte désormais transmettre son savoir aux jeunes coureurs qui s’orientent vers une carrière pro. Il n’est donc pas étonnant qu’Alain Baniel, l’organisateur du Kreiz Breizh élites (1er au 3 Août 2015: UCI 2.2), lui a demandé de devenir parrain de l’édition 2015, cette course enviée par de nombreux coureurs en devenir.
.
Be Celt: « Christophe Le Mével, pourquoi avoir accepté d’être parrain du Kreiz Breizh 2015 ?
Christophe Le Mével: « Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je suis Breton tout comme cette course, je l’ai couru en 97 avec le Pôle Espoir de Saint Brieuc, bien avant qu’elle soit internationale. C’est génial de voir une course bien Bretonne prendre de l’envergure internationale. Ensuite, c’est surtout une course consacrée aux jeunes espoirs, pour tous ceux qui sont l’avenir du cyclisme. Des coureurs comme Blel Khadri, Rain Taaramae, Alexis Gougeard y ont fait des podiums. C’est une course d’avenir et je m’intéresse, justement, de plus en plus à la formation des jeunes afin de les guider et les accompagner durant leurs carrières. C’est pour cela que j’ai repris mes études d’économie et droit du sport afin de préparer mon concours d’agent de coureur. Donc, quand Alain Baniel me l’a proposé, j’ai tout de suite accepté et je suis heureux d’en être le parrain. »
.
Le Kreiz Breizh est devenue une course internationale, cette année des dizaines d’équipes étrangères seront encore au départ. Que pensez vous de cette évolution ?
C.L.M: » Que du bien, je suis pour ce genre de courses. C’est l’avenir du cyclisme cette internationalisation. En Bretagne, il y a un nombre considérable de belles courses, et le fait qu’elles intéressent de plus en plus de teams étrangers est une bonne chose pour notre sport et pour nos coureurs. Nos jeunes peuvent ainsi se mesurer aux coureurs venus d’Angleterre, des Pays Bas, d’Italie, d’Espagne, Belgique et d’autres pays. Pour l’image de la course aussi, c’est vraiment bien que l’on en parle à l’étranger car cela permet de continuer à exister. »
.
Justement, le Kreiz Breizh et la An Post RAS en Irlande se sont jumelées pour créer le challenge Celtic. Qu’en pensez vous ?
C.L.M: » Pareil que précédente question, que du bien. Ce classement est bien pensé. Le Team Pays de Dinan est parti disputer la RAS cette année face à des équipes pros et ils se sont bien défendus. C’est dommage qu’il n’ y ait pas plus d’équipes de chez nous à aller disputer ce challenge. Il permet de se faire connaître, de découvrir les autres cultures du cyclisme, et d’acquérir une solide expérience. C’est aussi une autre façon de parler de notre région, toujours dans l’internationalisation. »
.
Le denier Français à l’avoir remporté est le Breton Laurent Pichon en 2011. Pensez vous que le cyclisme étranger est de meilleur niveau ?
C.L.M: » Pas du tout. On sort des champions du Monde, d’Europe, le cyclisme Français est l’un des tous meilleurs. Regardez Warren Barguil on Julian Alaphilippe qui font de beaux exploits. Sur le Kreiz Breizh, il y a un beau plateau avec de nombreuses structures étrangères qui viennent pour gagner c’est sûr tant la course est reconnue à l’étranger, mais cette année ça peut changer. »
Comment expliquez vous que l’on trouve très peu de Français dans les structures internationales ?
C.L.M: » Selon moi, cela vient du fait que les équipes pros Françaises font tout pour faciliter l’intégration du coureur, ils n’ont pas grand chose à faire sinon que de s’entraîner. Mais je pense que c’est mieux pour un très bon jeune qui a d’énorme capacités de rejoindre une équipe étrangère dès le début de sa carrière comme l’ont fait Barguil ou Alaphilippe car on n’apprend vraiment le « job » d’une part, on s’enrichit d’une autre culture cycliste, et là c’est au coureur de chercher à s’intégrer, cela donne une solide expérience par la suite. Et d’autre part, on parle Anglais dans le vélo désormais, et non plus le Français comme dans les années 80-90, cela permet de s’intégrer plus facilement. Mais il faut faire attention, il y a équipes et équipes. Il leur faut des gens qui les conseillent au mieux, c’est aussi pour cela que je veux m’ occuper de ces très bons jeunes et leurs éviter quelques pièges. J’ai couru pour une équipe Américaine avec la Garmin, j’ai fais de très belles rencontres avec des gens enrichissants et j’en garde une belle expérience . Je sais que de nombreuses équipes étrangères suivent nos jeunes, mais l’anglais parlé est souvent exigé. »
.
Quelle est votre actualité ?
C.L.M: » je vais collaborer avec la société ASO sur le Tour de France en juillet et sur l’Atlantic Race en Norvège. Faire découvrir la magie de ces épreuves aux invités, j’aime vraiment transmettre ma passion aux gens. Et ensuite mes 2 ans d’études d’économie et droit du sport. »
Liens du KREIZ BREIZH ELITES: www.sitekbe.com/