A 19h, alors que bien calé dans mon sofa face à mon écran télé, pieds sur la table du salon, en position allongé, le téléphone se mit à sonner. Tout en râlant sur cette mélodie cacophonique qui me sortit de ma torpeur si délicieuse de fin journée, une voix familière me dit ces mots: « Bon, tu viens faire un petit sprint en vélo? ». Ma réponse fut tout aussi rapide qu’un sprint lancé à pleine balle sur les cents derniers mètres d’une étape des champs Elysées : » Non mais tu rigoles ou quoâ! » (accentué p’tit zef!). La voix familière rétorque: » Ben si! On fait ça au pub sur des rouleaux! ». Cette fois là, il m’avait eut, mon côté Irlandais reprit le dessus. « Au pub? » lui dis-je, » j’arrive. » Puis, aussi vite qu’un Sam Bennett (made in Ireland) sur les chemins de la « RAS », je me retrouve derrière une pinte au fond d’un pub, 2 vélos plantés sur des rouleaux! Décors surréaliste mais je vous promet que je n’avais pas encore bu une goutte de mon divin breuvage ! 2 « casquetteurs » barbus , visières retournées comme un Dan Craven sur les routes d’un col sur le Giro, trinquent leurs pintes avec la mienne. On fait connaissance, on parle un peu vélo et du Wiggins dont ils apprécient le côté rock’nd roll et peu rebelle. La cloche résonne, le « Goldsprint » commence!
Non, je ne rêvais pas, une bande d’un vingtaine de coureurs-fixés, appartenant au clan des « Brest Fixed Gear » avait posé leurs machines infernales au fond du seul endroit où je n’aurais jamais pensé voir un vélo, au pub!
Le but est assez simple, entre 2 bières, vous affrontez au duel, dans un tournoi de vitesse, un ou une noble adversaire, devant un écran qui indique la vitesse et le nombre de mètres parcourus en une quinzaine de secondes, le tout avec en musique of course! Et ne leurs parlez pas des règles alimentaires où d’entraînements à ces fondus de vitesse urbaine! Ils s’en foutent franchement! Leur but ultime est la recherche d’adrénaline et de passer de bons moments entre potes, comme lors de leurs descentes de la rue Jean Jaurés (mainstreet de Brest même quoâ!) quand la nuit tombe sur la cité du Ponant, le tout sur leurs machines souvent conçues par leurs propriétaires eux-même, et si les gens de la maison « Colbert » ne croisent pas leurs chemins, il s’en vont retourner chez eux avec leurs pleines doses d’adrénaline dans leurs veines. Mais ce soir, comme en Angleterre et aux USA, ils se sont donné rendez vous au Pub la Gentil’ho en bas de la rue Jean Jaurés justement, leur « antre ».
Yoann Maui Postec, Matthieu Gestin, Valentin Audin, Vivien Batista règlent les machines, encouragent les concurrents, qui pour certains n’ont aucune expérience de la vitesse, mais qu’importe! Le plus important: passer un bon moment en ces lieux entre potes.
Une trentaine de « fondus », tout de même, se sont affrontés lors de cette soirée. Le vainqueur ? Qu’importe le nom, il remporte un maillot vintage et surtout un bon souvenir avant de se coucher dans son « pieu » en réalisant qu’il a claqué une course au Pub!!
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