Il a été l’un des grands Champions des années 80, coureur talentueux au caractère bien trempé, le Néerlandais Théo De Rooij a tout connu dans le monde du cyclisme. Coureur , pendant 20 ans( de 1980 à 1990), dans les plus grandes équipes comme Capri Sonne, TI Raleigh et Panasonic avec son père spirituel Peter Post, il a aussi été le manager (de 91 à 2007) des plus grands champions de la Panasonic et de la Rabobank. 12 ans aux commandes de la « Rabo » avec un résultat impressionnant dont 27 victoires d’étapes dans les 3 grands Tours, 10 coupes du Monde, 6 championnats du monde, et 81 titres nationaux. Le cyclisme, il l’a dans la peau. Toujours occupé, se déplaçant à travers le monde comme l’homme d’affaire qu’il est devenu, il n’a jamais quitté le vélo qui lui a tant donné et tant pris. Le président du Club 48 bien voulu répondre à nos questions.
Théo de Rooij, vous avez été coureur durant 11 ans. Dont 8 ans au sein des légendaires TI Raleigh et Panasonic, avec Peter Post, quels souvenirs en gardez-vous?
Théo De Rooij: Tout d’abord, ayant fait partie de la grande équipe Raleigh fut un souvenir inoubliable. Mais également le fait que j’ai pu contribuer aux grands succès de la Raleigh et de la Panasonic. Et surtout que Peter Post est devenu un ami à la fin. Un sorte de père avec qui j’ai partagé toutes les questions et dilemmes en ce qui concerne vie cycliste et vie privé. Même après le départ de Jan Raas de la Rabobank en 2003, Peter est entrée dans la commission de conseil du projet Rabobank, dont j’étais le responsable.
Vous avez couru sur 8 tours de France, quel est votre meilleur souvenir en tant que coureur?
Plein, comme en 1983 où l’on gagne le classement par équipes sur le Tour de avec Raleigh, en 1988, la victoire avec Panasonic sur le contre la montre par équipes, et en 1989, je termine la 10 éme étape à l’agonie à Superbagnères, juste 34 secondes avant les délais, j’étais le dernier coureur à terminer l’étape dans les délais, comme j’étais heureux!!
Quelle victoire vous a marqué le plus ?
En 1978 sur le tour de Slovaquie. C’était dans une époque étrange qui n’existait plus après la chute du Mur. La culture, les gens, les paysages, c’était très spécial. Et nous étions la seule équipe de l’ouest. Comme j’étais fort, étudiant et coureur, dans la force de ma jeunesse à l’époque.
En 1991 vous dirigé Panasonic, et vous remportait la coupe du Monde par équipe et individuel avec Fondriest, une belle année?
Une très belle année, surtout si on prend en considération que 1990 était une année assez catastrophique pour Panasonic/Post. Des affaires avec les coureurs Theunisse, Rooks, Van Vliet, Van Poppel, qui ont tous quitté Panasonic. Des rapports très négatifs entre les dirigeants sportifs (Planckaert et Van Den Haute). Dans la fin de l’année 1990 (Aout-Septembre) j’ai pris la décision d’arrêter ma carrière cycliste. Fin Octobre Van Den Haute à quitté Panasonic et à ma grande surprise henk Lubberding (après consultation avec Peter Post) m’a demandé dès le début Novembre de devenir le successeur de Van Den Haute. Bien sûr, j’ai accepté. En 1991 j’ai pu contribuer au retour de la sérénité et tranquillité dans l’équipe. Mais évidemment c’était notamment grâce à la classe des coureurs comme Fondriest, Ekimov et Ludwig. Le fait que je parle Allemand, Italien, Anglais et Français m’a beaucoup aidé. En 1990 j’étais plus ou moins le parrain de Ludwig et Ekimov.
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Ensuite vous dirigez durant 12 ans les grands « Rabobank », Quel coureur vous a le plus marque chez Rabobank? Et pourquoi?
Au début en 1996 nous avions en la personne de Rolf Sörensen un coureur très motivé qui à donné beaucoup de confiance aux jeunes coureurs Néerlandais comme Van Bon, Boogerd et Dekker. Le vélo, le métier se trouvait dans ses artères. Toujours à 100% motivé.
27 ans dans le vélo, que devenez-vous actuellement ?
Je suis agent de coureurs avec ma compagnie « Royal Sport Management ». Sinon, à partir de 2009 j’ai développé avec des partenaires Hollandais et Taiwanais, un vélo électrique qui a remporté des prix d’innovation et design comme en 2011 où notre TDR FLΦXX a raflé l’Eurobike Gold Award. C’est comme une victoire sur le Tour pour un néo pro de 21 ans. Mais un tel projet est extrêmement compliqué et plusieurs circonstances (dont la banqueroute de notre fournisseur principale était le plus grave) nous ont forcé à mettre terme au projet en mois de Juin 2014. J’ai négocié avec l’entrepreneur qui a acheté TDR Bikes , mais il n’a pas réussit à me convaincre que p ses ambitions pour le futur de la marque TDR étaient sincères. Je lui ai communiqué. alors, il y a 2 semaines , j’ai claqué la porte et ne veux plus rien à voir avec ça. . Je suis seulement intéressé sur le futur à long terme, pas seulement utiliser mon nom pour avoir des résultats immédiats (vendre le stock existant) et puis partir avec le profit, non je veux des vrais projets et je suis toujours à la recherche des nouveaux défis.
Comme celui de travailler pour ma province Overijssel et démontrer aux gens qu’elle la meilleure des Pays Bas pour la pratique du vélo, sur tous les aspects comme le tourisme, le loisir, le sport, la route etc… Il y a des paysages fantastiques et de nombreux circuits pour découvrir Overijssel et aussi passer de bons moments gastronomiques Sinon, je roule souvent pour des événements, des petites sorties avec les clients qui viennent nous rendre visite.
Vous êtes le président du Club 48, dîtes nous en plus
Depuis 2008 je suis président et successeur de Peter Post au Club48. Le Club représente plus de 100 anciens pros (homme ou femme). Cette idée du club est née en 1948, quand Gerrit Schulte a battu Fausto Coppi dans le finale du Championnat du Monde de Poursuite individuelle à Amsterdam. Dès lors, à s’-Hertogenbosch, le domicile de Schulte, il ont décidé que cet évènnement devrait être commémoré en créant en 1955 la fondation du Club48. Chaque année, le Club48 élit les meilleurs coureurs Néerlandais de l’année, et on célèbre ceci dans le cadre d’une grande fête, traditionnellement le dernier Lundi du mois de Novembre. Le lauréat masculin reçoit le Trophée Gerrit Schulte. En 2012 Jean-Marie Leblanc était notre invité d’honneur pour remettre les Trophées aux lauréats.
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Justement, pourra t-on voir un Néerlandais succéder à Joop Zoetemelk, le dernier à avoir remporté le Tour de France?
« Oui, le potentiel il y en a surement aux Pays Bas. Mais tout d’abord, les coureurs doivent apprendre à gagner et pas se concentrer trop tôt sur les classements des (Grands) Tours. Le vélo, c’est gagner, c’est la victoire qui compte et qui donne au coureur la confiance en soi. Il faut l’apprendre et oser. Une « ordinaire » 9me place dans le Giro ou bien une quatrième sur un Dauphiné ne me dit rien. Une victoire c’est comme un orgasme. Et, honnêtement, c’est ce qu’on veut tous, n’est pas? C’était l’une des leçons de Peter Post: le cyclisme c’est gagner, tout le reste ne compte pas. »