Jacques Jousseaume va présenter son premier-court métrage « Le maillot jaune » au Festival du Film court Européen à Brest mercredi prochain. Ancien footballeur professionnel, il s’est tourné vers une carrière cinématographique en tant que régisseur. Expert dans le domaine du système « D », c’est un véritable autodidacte qui apprend très vite les ficelles du cinéma pour devenir, à force de patience et de ténacité, réalisateur. Formé à l’écriture cinématographique de Montreuil, il écrit les premières lignes du scénario du « Maillot jaune » en 1995 pour, finalement, achever cet hommage à son père et aux champions du Tour en 2013.
Jacques Jousseaume, que raconte le film « Le maillot jaune » ?
« C’est l’histoire d’un coureur, porteur du maillot jaune sur le Tour de France qui va abandonner son vélo et le Tour sur une étape de montagne, en haut du col d’Osquich sans aucune explication et disparaître. 50 ans plus tard, ce coureur revient au sommet du col en voiture. Il s’arrête devant l’hôtel restaurant situé au sommet. Le patron de l’hôtel lui raconte alors l’histoire de ce coureur qui a disparu sans savoir que ce dernier est face à lui, ensuite il faut aller voir le film (rires). C’est surtout un film sur la métaphore des rêves inachevés, sur le réel et le mythe, sur l’échec car on passe souvent à côté de choses par ignorance ou par peur et au soir de notre vie, on revient sur la question, sur ce que pourquoi on est passé à côté. C’est aussi une introspection, je me suis souvent posé des questions sur mes choix. »
Pourquoi ce titre »le maillot jaune » ?
« C’est en souvenir de mon père. Quand j’étais enfant, pour m’endormir, au lieu de me raconter les histoires habituelles, il me narrait les exploit de Bahamontés, Bobet , des histoires de champions, des victoires et des destins tragiques comme la mort mystérieuse d’Hugo Koblet qui m’a beaucoup marqué. Ensuite, il y avait un magasin de cycles à Brest rue Saint Marc qui se nommait « Le Maillot jaune », il a bercé mon enfance. »
Pourquoi le vélo et non un autre sport ?
« Je suis devenu footballeur pro, mais j’aurais tellement voulu être un cycliste pro, et on ne parle que des choses que l’on ne fait pas, j’avais besoin de parler de vélo. »
Vous roulez parfois avec des anciens champions comme Bernard Hinault, vous ont-ils inspiré ?
« Oui, il a eu ce maillot jaune Bernard et une belle carrière mais il a atteint son rêve, il n’a pas connu l’échec. J’avais roulé en Irlande avec lui dans le Connemara sur l’invitation de Padraic Quinn et Jean Vantalon de Be Celt. Ces 2 jours passés à ces côtés, je me suis retrouvé comme le gosse que j’étais Rue Saint Marc, face à la vitrine du Maillot Jaune. J’ai même pensé à lui pour le rôle du garagiste, mais Bernard n’est pas un comédien, il est entier et ne sait pas jouer, et j’ai préféré prendre un vrai comédien. Je lui ai emmené le scénario, tout comme à Jean Paul Olivier et Cyrille Guimard que j’aurais aimé avoir comme acteur dans ce film. Malheureusement, son emploi du temps ne pouvait lui permettre de jouer. Il me fallait leur avis, ils ont été coureurs, porté le maillot jaune, eux ou des gars comme l’Irlandais Stephen Roche que j’apprécie beaucoup, de grands champions , le Tour de France était leur histoire et ce film leur rend hommage »
Combien de temps avez vous mis a faire naître ce projet?
« Neuf bonnes années. J’ai commencé en 2005, j’ai eu de longues pauses car j’ai travaillé sur d’autres films. J’ai bouclé le tournage l’année dernière. Ensuite il m’a fallut des partenaires financiers pour la distribution comme la région Aquitaine et de la société Bordelaise Dublin films. Sans eux le film n’existait pas. »
« Le maillot jaune » sera présenté au festival du film court Européen à Brest mercredi soir au Quartz à 19 h30 et le samedi 15 novembre à 10h00. Ouvert au public