
L’Irlandais Andrew McQuaid est l’agent de nombreux grands noms du cyclisme comme Simon Gerrans, Richie Porte. Issu d’une longue lignée familiale très impliquée dans le vélo, il a été aussi coureur, notamment au VC Roubaix , il a porté les couleurs du team national d’Irlande en espoirs avant de rejoindre la An post Sean Kelly Team. Avocat fiscaliste de formation, il a fondé en en 2008 sa société Trinity Sport Management. En 2010, il rejoint les rangs du Comité d’organisation des Jeux Olympiques à Londres et se construit une expérience solide. Ce passionné de cyclisme raconte son quotidien.
Andrew, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le métier d’agent de coureur ?
« La principale tâche est de trouver puis de négocier le contrat des coureurs avec leurs équipes. Ensuite, il y a le travail impliquant la maximisation de leurs opportunités commerciales. Ça consiste à construire leur image avec des créations de site web, l’utilisation des médias sociaux et la recherche de contrats personnels. Il contribue également à une étude sur les questions fiscales et juridiques. »
Comment êtes vous devenu agent ?
« J’étais coureur et c’était mon job.Dès que j’ai arrêté, je suis devenu conseiller fiscal puis avocat. Une fois avocat, j’ai commencé à aider les coureurs irlandais comme Philip Deignan et Nicolas Roche. Tout est parti de là. »

Quels coureurs sont chez vous ?
« Certains coureurs de premier plan comme Nicolas Roche, Taylor Phinney, Simon Gerrans, Philippe Gilbert, Ian Stannard, Richie Porte et de nombreux autres anglophones mais aussi certains jeunes talents comme Ryan Mullen et Campbell Flakemore ( respectivement vice champion du monde et champion du monde du chrono en espoirs). »
C’est un métier réglementé ?
« Oui, ils sont désormais réglementés par l’UCI, cela a été fait en 2011 pour ma part. »

Pourquoi les français sont ils si peu nombreux dans les équipes étrangères en dépit de nombreux bons coureurs en juniors ou en espoirs (U23)?
« C’est une bonne question, et je voudrais bien m’occuper de la carrière de plusieurs coureurs français pour les aider à acquérir une expérience internationale. Je pense que les coureurs français sont très à l’aise dans les équipes de leurs pays et ces dernières font de belles choses pour eux, ce qui fait que les coureurs ont du mal à bouger, ils n’aiment pas trop le changement. Cependant des coureurs comme Chavanel et Alaphilippe ont montré que les Français peuvent s’épanouir pleinement avec des équipes étrangères. »
Justement, avez vous des jeunes coureurs Français en vue?
« Oui, je regarde les coureurs Français, comme je l’ai dit, je tiens à en gérer plusieurs à l’avenir, j’aime bien la France où j’ai roulé, mais ils devront posséder une vraie personnalité. »
Comment les coureurs arrivent t-ils chez Trinity Sport management ?
« Personnellement, je pense que je dois beaucoup de contrats au bouche à oreille dans le peloton. Les coureurs se parlent beaucoup, et quand vous faites un bon travail, ils en entendent parler. Du coup, quand ils ont besoin, ils viennent à moi. C’est la qualité du travail qui fait ta réputation. »
Et de votre côté, comment choisissez vous vos coureurs ?
« Sur 3 critères qui sont importants pour moi : le talent du coureur bien sûr, ensuite qu’il soit clean avec une bonne éthique et la 3ème chose qu’il ait une bonne personnalité et une prestance afin d’avoir une bonne relation de confiance entre nous et ce dernier point est très important. »

Que pensez-vous de l’essor du cyclisme irlandais?
« C’est vraiment bien de voir des gars comme Dan Martin et Nicolas Roche qui ont représenté ce pays depuis longtemps et maintenant ça inspire une génération. Nous pouvons voir les fruits de ce travail avec des jeunes comme Sam Bennett et Ryan Mullen qui sont des grands en-devenir. Espérons que le succès engendre encore plus de succès. »
Vous voyagez beaucoup avec votre travail…
« Énormément, je voyage beaucoup, je vais sur beaucoup de courses. Cette année, j’ai débuté au Tour Down Under, puis à Dubaï et au Qatar, Paris-Nice, tous les classiques, le Giro, la Californie, la Suisse, le Dauphiné, le Tour de France, et une ou deux courses après le Tour y compris le Colorado, le Tour de Grande-Bretagne et les mondiaux. Vous voyez, on voyage beaucoup ! »