
Vivien Batista est un athlète accompli. Coureur cycliste dans sa jeunesse, il a décidé de reprendre le sport à 30 ans pour une noble cause : sa nièce Kyara. Cette petite fille a subi à l’âge de 2 ans une amputation des tibias et péronés à cause d’une méningite à purpura fulminans. Sa famille se démène pour lui rendre la vie plus supportable en aménagement sa chambre ou la salle de bain. Son oncle Vivien Batista a alors eu l’idée de courir pour récolter des fonds, mais pas dans n’importe quelle discipline : il a décidé de courir l’ultra-trail. A peine rentré de sa tournée de facteur, il repart chaque après midi pour s’entrainer pour sa nièce Kyara et pour l’association En marche pour Kyara
Vivien,qu’est ce que l’ultratrail ?
« L’ultra-trail c’est des épreuves de course à pied en nature sur des distances de plus de 80km. Ça se déroule souvent dans la montagne voir très-haute montagne avec des chemins très difficiles d’accès avec de forts pourcentages. »
Pourquoi avoir choisi ce sport ?
« Enfant, j’ai fait du football de mes 6 ans à 9 ans. Je n’aimais pas perdre. J’ai vite compris que j’étais plutôt fait pour les sports individuels, j’ai donc suivi les traces de mon père en faisant du vélo. J’ai d’abord fait une année d’école de cyclisme, puis 6 saisons jusqu’en junior 2. J’ai repris le sport à 30ans. J’ai commencé la course à pied en 2007 suite à un pari avec mon responsable de l’époque. Je bossais chez Kana Beach, et, de fil en aiguille mes pauses du midi je les passais au côté d’Eddy Uguen, sur le GR34. Au début 30 minutes puis 40 minutes pour arriver à courir une heure quatre fois par semaine. J’ai rencontré Pascal Le Nagard, Stéphane Le Duc, deux personnes importantes dans ma progression et dans l’approche de mon sport. Ensuite dès ma seconde saison j’ai goûté à un ultra-trail au cœur des Monts d’Arrée. 92km bouclé en 14h. J’en ai chié à mort, mais il était trop tard, je venais t’attraper le virus. Depuis, je fais un voire deux ultra par an, ce qui me permet de découvrir pour le moment la France, et ainsi retrouver des ami(e)s au quatre coins de l’hexagone. »
Vous courrez pour une association, « En marche pour Kyara »…
« Cette association à été créée l’été dernier à l’initiative de mon beau-frère (le père de Kyara). L’objectif initial est de récolter des fonds pour pouvoir offrir une chambre adaptée au handicap de ma nièce, qui aujourd’hui, doit monter et descendre les escaliers. De mon côté j’ai eu l’idée de proposer aux gens d’acheter les kilomètres que je vais parcourir cet été en Andorre. Tout est expliqué sur mon site En Marche pour Kyara. Je pense que par principe dès qu’un coureur met un dossard, il a l’idée de la performance, du résultat. Quand tu te lances dans le défi d’une course en montagne, il faut avoir un gros mental. J’aime le dépassement de soi et l’idée de finir quelque-chose d’impossible. Le fait de courir pour ma nièce me donne encore plus de force et de volonté face à la douleur physique et au dénivelé qui est face à moi ! »
Quels sont vos besoins ?
« J’aimerais avoir un peu plus de partenaires pour avoir une plus grande visibilité du grand public. Sinon, en terme de logistique, le matériel : veste GORE TEX / Batôns / Portage CamelBag… Le matériel pour affronter la montagne est cher, donc si je pouvais avoir un coup de pouce dans ce domaine, ce serait top ! »
Vous avez réalisé une belle performance dans l’Ariège…
« Après une préparation de début de saison axée sur la pratique du vélo, j’avais participé a seulement trois épreuves avant le week-end dernier. Il y a 15 jours j’étais au départ du trail de L’Aber Wrac’h, l’occasion des derniers réglages. A la fin de la course j’étais satisfait du résultat. J’ai eu les grosses jambes pendant 5 jours ! Honnêtement, je suis descendu en Ariège sans me sentir au top. Cependant, maintenant, je connais bien ce genre d’épreuve d’endurance. J’ai fait une course d’attente au côté d’un coureur espoir local. C’est plus facile à deux. Au fur et à mesure de la course j’ai remonté des concurrents, tout en gérant bien mon alimentation et l’hydratation. Disons que mon expérience à payé, et les heures de vélo auss ! C’est une bonne entrée en matière dans le cadre de ma préparation andorrane. »