
Le 48ème tour de Bretagne (du 25 avril au 1er mai) réunit un très beau plateau pour cette édition 2014. Parmi les équipes alignées, on trouve le team continental Synergy Baku Cycling Project. Une équipe venue de l’Azerbaïdjan basée en Autriche et managée par David McQuaid et Jérémy Hunt. A l’image du Kazakhstan, l’Azerbaïdjan mise beaucoup sur le sport en Europe et dans le reste du monde comme avec l’Atletico Madrid et le RC Lens en football, et maintenant le cyclisme avec le team Baku. Leur but est de promouvoir leurs sportifs, leurs pays et devenir une nation de cyclisme. Le team Baku roule sur plusieurs courses à travers le monde mais la Bretagne reste l’une des destinations favorites de David McQuaid.
David, on retrouvera Synergy Baku sur le Tour de Bretagne. C’est une première pour vous?
« Oui, nous sommes impatients d’y participer . Il est toujours agréable de courir en Bretagne, une région qui adore le cyclisme . Durant les mois d’avril et mai, le team « BCP » figure sur plusieurs courses. On a un double programme et il est difficile de sélectionner les coureurs pour chaque course, mais pour la Bretagne, je mets la meilleure équipe, celle qui peut rivaliser avec le programme que les organisateurs ont préparé. Il y aura beaucoup de jeunes talents sur cette épreuve, car il y a énormément de teams de développement, elles constituent la majorité de la liste de départ. Je pense que le vainqueur de cette édition 2014 sera un futur grand coureur comme nous le verrons bientôt avec Ricardo Zoidl, le vainqueur de l’an passé. »

Le leader sera-t-il Matt Brammeier ?
« Effectivement, Brammeier fait partie de notre équipe de 6 hommes. Matt voulait faire partie de l’équipe pour les courses françaises en avril. Avec Klemme et Averin, nous avons deux gros sprinters , en particulier Averin qui est un rouleur puncheur, idéal pour les routes de Bretagne. Il peut produire un gros effort jusqu’à l’arrivée et claquer un sprint très rapide. Avec notre champion du monde sur piste Luc Davison (il a obtenu l’or dans la poursuite par équipe avec l’Australie) nous avons un gros moteur et qui peut utiliser son talent dans les échappées, un atout pour notre équipe . Enfin , avec Eibegger et Brammeier nous avons deux coureurs expérimentés : Eibegger est un coureur de course par étapes et il sera notre pilote en Bretagne tandis que Matt, j’en suis sûr, figurera dans les échappées pour chercher les victoires d’étape et pour aider le groupe comme sur le tour de Langkawi dernièrement, Matt est l’un des meilleurs pour motiver et aider nos hommes. »

On vous compare souvent à Astana, on vous décrit un peu comme une réserve de cette world-tour…
« En vérité non, on n’a rien à voir avec Astana. Il est vrai que le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan sont dans la même région autour de la Mer Caspienne et ont la même histoire mais il existe d’énormes différences entre les deux pays et, donc, en conséquence entre les deux équipes Astana et Baku Cycling Project . Astana cherche à développer le cyclisme kazakh. Ils ont commencé très haut par une équipe World Tour. A Baku, le plan proposé est inverse : on commence bas pour finir haut et ce, dès l’année prochaine. Pour Astana, la stratégie kazakh est la même depuis dix ans : rester en Worldtour. Une fois l’équipe Astana Pro créée avec Vinokourov, les autorités ont commencé à regarder dans les autres domaines et ils ont crée l’équipe continentale qui débutera en Bretagne. Il y a quelques bons coureurs là dans cette équipe. De plus, La fédération kazakh a commencé à accueillir des événements et à promouvoir le sport national comme la coupe du monde sur piste à Astana et la première course sur route UCI dans le pays, à Almaty en octobre dernier. Mais tout ça s’est bâti en dix ans. Nous, nous existons que depuis deux ans. »
Votre équipe roule beaucoup en France, pourquoi ce choix ?
« On veut rouler autant que possible en Europe. En 2013, nous avons établi notre programme très tard et, par conséquent, un grand nombre de courses européennes étaient déjà complètes. En 2014, nous avons eu le luxe d’avoir le temps pour préparer notre saison. Nous avons choisi de bonnes courses en Europe, où nous avons réussi à obtenir des invitations. Cette saison, nous avons deux blocs solides de courses en France , en avril-mai et juillet-août avec notamment le Kreiz Breizh en Bretagne. Les épreuves françaises ont une longue histoire, elles sont vraiment bien organisées et possèdent un sacré prestige. »

Pourtant, on ne trouve aucun coureur français de votre équipe…
« C’est malheureusement vrai. Je serais assez partant mais nous n’avons pas non plus de Colombiens, Italiens, Néerlandais ou Scandinaves. La liste pourrait s’allonger ! Il est extrêmement difficile de construire l’équipe parfaite. Personnellement, je suis un grand fan des équipes aux multiples nationalités mais je favorise les pays minoritaires. L’Azerbaïdjan est une nation minoritaire dans le cyclisme justement. Il est important de travailler dans ce but et de conserver cette optique. Tous parlent anglais, nous somme une équipe anglophone, c’était aussi l’exigence de la Fédération à Baku. »