Sa voix qui décrit avec passion notre patrimoine national durant les étapes du Tour de France depuis quarante ans est l’une des plus reconnaissables de la télévision, le Concarnois Jean Paul Ollivier est un monument du cyclisme français. « Paulo la science » n’est pas qu’un passionné de cyclisme, il est aussi féru d’Histoire. Un granit breton capable de citer le 5ème du Tour 1957 ou l’histoire de n’importe quelle église ou château croisé sur les étapes de la Grande Boucle.
Jean Paul Ollivier, vous avez commencé votre carrière à 17 ans, que pensez vous de l’évolution du cyclisme depuis ?
« Le cyclisme suit le progrès, nous sommes dans un monde d’industrialisation et d’innovation.Le cyclisme n’a pas vieilli, il n’a pas pris une ride en vérité, il suit le monde en marche. Il y de plus en plus de courses a travers le monde et de plus en plus de pays qui s’y impliquent. Il suit cette évolution tout simplement. »
Cette année vous allez effectuer votre 40ème Tour de France, quel est votre meilleur et votre pire souvenir de ces quatre décennies?
« Je n’ ai pas de meilleur souvenir, par contre j’en ai des bons comme ceux avec Louison Bobet, Bernard Hinault et Fausto Coppi par exemple. Tous les Tours de France sont de bons souvenirs, c’est pareil en ce qui concerne les pires, je n’en n’ai pas. Il y en a tout de même un qui m’a profondément bouleversé c’est la mort de l’Italien Fabio Casartelli en 1995 dans la descente du col du Portet d’Aspet. J’étais en moto derrière les voitures et lorsque je suis arrivé sur les lieux, je revois son corps gisant dans une mare de sang. Cela m’a beaucoup bouleversé. »
Et le plus insolite ?
« J’aurais aussi du mal à vous dire mais le contre-la-montre du Tour de France sur les Champs Élysées en 1989 où Greg Lemond bat Laurent Fignon de 8 secondes, c’est à mon avis le souvenir le plus insolite et l’un des plus beaux Tours de France que j’ai suivi. »
Que pensez vous de l’essor du cyclisme dans les pays anglo-saxons ?
« Comme je vous le disais plutôt, le cyclisme anglo-saxon, comme l’Irlande et l’Angleterre, suit l’évolution mondiale, ce sont des pays prospères et leur cyclisme suit la mode et l’évolution de leurs pays. La première participation de l’équipe nationale anglaise sur le Tour de France ne date pas d’hier, elle commence en 1955, le Tour était parti du Havre. Il y avait dans cette équipe Brian Robinson qui gagnera plus tard une étape du Tour de France dont l’arrivée était à Brest en 1958 et Tony Hoar qui termina lanterne rouge sur ce tour 1955. Dans les années soixante, il y a eu un petit vide avant que les coureurs britanniques ne reviennent plus tard, et maintenant ils sont très présents. Cela fait longtemps qu’ils sont sur le Tour de France. »
Il y a de plus en plus d’échanges entre le cyclisme Français, Irlandais et Anglais, comme le départ du Tour en Angleterre, et à moindre niveau des Bretons comme Eric Berthou qui deviennent manager d’un team anglais Raleigh et le Kreiz breizh qui s’associe avec la An Post Ras. Que pensez vous de cette internationalisation ?
« J’ai bien connu Raymond, le père D’Eric Berthou, lorsqu’il était coureur (En 1960, aux Championnats de Bretagne cadets, Berthou finit 3 ème Jean Paul Ollivier 12 ème). C’était à Châteaulin. Ce qu’il se passe avec lui comme d’autres exemples est normal, et il faut s’en féliciter. Il faut encourager ce genre d’initiatives. Ces échanges permettent de donner un autre essor au cyclisme à tous les niveaux. C’est très enrichissant pour tout le monde, en France comme en Angleterre ou en Irlande. Il faut voir la foule que ça génère sur les bords des routes. On a besoin de ce genre de rapprochements. »
A l’image de Padraic Quinn pour la chaîne TG4 en Irlande, des chroniqueurs étrangers qui suivent le Tour de France s’inspirent de votre modèle pour commenter le Tour en additionnant sport et culture…
« Le Tour de France est international. Le fait de partir d’autres pays est très enrichissant car il permet de faire découvrir notre patrimoine culturel à de nombreux pays tout le long de cet événement, et c’est tant mieux pour l’avenir du Tour. »
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His voice that speaks with passion our national heritage during the stages of the Tour de France for forty years is one of the most recognizable on television, Concarneau born Jean Paul Ollivier is a monument of French cycling. “Paulo science” is not an avid cyclist; he is also keen on history. Breton granite able to cite the 5th Tour 1957 or history of any church or cross on the steps of the Grande Boucle’s castles.
Jean Paul Ollivier, you started your career at 17, what do you think of the evolution of cycling?
« Cycling follows the progress; we are in a world of industrialization and innovation. Cycling has not aged, it did not take a ride in truth.. There are now more races around the world and more and more countries are getting involved. I simply follows this evolution. »
This year you will make your 40th Tour de France, what is your best and your worst memory of these four decades?
« I don’t have the best memory, maybe the years with Louison Bobet, Bernard Hinault and Fausto Coppi example. All Tours of France are good memories, it’s the same with regard to the worst, and I do not have. There is still one that has deeply upset me was the death of Italian Fabio Casartelli in 1995 the descent of the Col du Portet d’ Aspet. I was on a motorcycle behind the car and when I arrived on the scene, I saw his body lying in a pool of blood. That really upset me. «
And most unusual?
« I also would be hard to say but the time-trial of the Tour de France on the Champs Elysées in 1989 when Greg Lemond beat Laurent Fignon by 8 seconds, which is in my opinion the most unusual souvenir and one of the most beautiful Tour de France that I followed.”
What do you think of the rise of cycling in Anglo -Saxon countries?
« As I said rather, the Anglo -Saxon cycling, such as Ireland and England, following global developments, they are prosperous countries and cycling follows fashion and trends in their countries. The first part of the English national team in the Tour de France does not date from yesterday, it began in 1955; the Tour had left Le Havre. There was in this team Brian Robinson who later won a stage of the Tour de France, whose arrival was in Brest in 1958 and Tony Hoar who finished red lantern on 1955 tour. In the sixties, there was a small gap before the British riders came back later and now they are very present. It been a long time since they first came on the Tour de France. «
There are more and more exchanges between the French cycling, Irish and English , as the Tour in England, and at lower levels such as Eric Berthou a breton who become manager of an English team and Raleigh Kreiz Breizh that associates with the An Post Ras . What do you think of this internationalization?
« I have known Raymond, Father D’ Eric Berthou, when he was a rider (In 1960, the British Cadet Championships, Berthou finished 3rd Jean Paul Ollivier 12th). It was Châteaulin. What happens with him as other examples is normal and should be welcomed. It should encourage such initiatives. These exchanges allow to give another boost to cycling at all levels. It’s very rewarding for everyone in France as in England or Ireland. You should see the crowd that you see on roadsides. We need this kind of reconciliation. «
Just like Padraic Quinn for TG4 in Ireland, did you know that this Tour de France commentator inspired by your commentary style…
« The Tour de France is international. Being from other countries is very rewarding because it helps you to discover our cultural heritage, so when these ideas are exported to many countries throughout the world, that’s obviously good for the future of the Tour. «