
Jean-Claude Plessis est l’une des personnalités marquantes du football français. Président de Sochaux durant neuf saisons, il a laissé une Coupe de la Ligue au club doubiste mais aussi une Coupe de France et une Coupe Gambardella. Il a été aussi président de la commission marketing de la LFP, lui l’ancien cadre de Peugeot qui a connu ses premières émotions de dirigeants du côté de Ménéz Paul avec une ASB qu’il n’a pas oublié s’est aussi illustré pour des phrases dignes des Tontons flingueurs quand, par exemple, en décembre 2005, Sochaux flirtait avec la zone rouge, il avait mis son effectif devant ses responsabilités : « Aux joueurs de jouer. Sinon, je vais montrer leurs salaires. » Sochaux s’est maintenu mais tous les efforts passés pourraient être réduits à néants avec l’équipe dirigeante actuelle qu’il griffe volontiers. Lui, l’ancien lionceau va désormais consacrer du temps à sa passion première, le vélo, avec l’équipe anglaise Raleigh dont le directeur sportif est le Brestois Eric Berthou. Les deux hommes étaient à Lanarvily dimanche. Entretien.
Jean-Claude Plessis, quelles sont vos relations avec le football aujourd’hui?
« Elles restent amicales parce que tu ne passes pas dix ans en Ligue 1 sans avoir des amis dans le club, dans l’organisation, avec le président de la Ligue, le président de la Fédération. Je reste quand même proche du football, sans en avoir les responsabilités.
La situation de Sochaux en L1 vous agace-t-elle?
« Elle me peine. C’est une mort annoncée. On dirait qu’on a tout fait pour en arriver là. Les joueurs n’y sont pour rien. Il y a une gestion du club de mon successeur qui a été catastrophique après mon départ. Le club ne s’en est pas remis tout simplement. On s’est plu à casser tout ce qu’on avait mis en place : les équipes, les hommes et les joueurs bien entendu. . »
Vous étiez à Le Blé pour le match de Brest contre Lens, comment avez-vous vécu cette soirée?
« On l’a vécu comme une soirée de frustration car Brest avait besoin d’une victoire. On voit bien qu’une équipe quand elle recherche des points, elle devient fébrile. C’est un match qu’ils n’auraient pas du perdre. En face, il y avait quand même un joueur que j’ai bien connu puisqu’il a été au centre de formation de Sochaux, c’est Danijel Ljuboja et Ljuboja fait la différence, c’est tout. Ljuboja est à Brest, Brest gagne. Voilà. »
Brest va mal, est-ce que vous pourriez apporter votre aide au Stade Brestois?
« Non, parce que, ça, c’est un vieux cheval qui ressort régulièrement. Moi je suis à Brest pour des problèmes familiaux. Ma femme est d’ici, j’ai une petite maison dans le coin. J’ai un pied à Toulouse, un pied à Brest et puis le troisième, je sais pas ce que c’est mais il est à Sochaux (rires) ! Aujourd’hui je m »intéresse au vélo avec Eric Berthou et tout l’équipe de Raleigh, je vais leur donner toute mon expérience avec la recherche des sponsors et tutti quanti. C’est un travail sur le long terme. Pour l’instant, les Brestois sont assez grands pour s’en sortir. »

Votre club de cœur, l’ASB, revit avec une première place en DSR, ça doit vous rappeler de bons souvenirs?
« Ah c’était une belle époque ! C’est tellement vrai que je reste en contact avec les joueurs que j’avais à l’AS Brestoise. Je viens de revoir mon ancien gardien de but ici à Lanarvily. Autrement, je suis en contact avec Jousseaume; Iquel, Melazza et Jeffroy. Je les vois toujours mais on fait du vélo maintenant ! »
Plus généralement, comment appréciez-vous le nouveau visage qu’est en train de prendre la L1 avec la puissance du PSG et de Monaco?
« On n’y peut rien. Ceci étant dit, je dois reconnaître que j’ai beaucoup de plaisir à voir le PSG surtout parce qu’on voit une autre dimension de football. C’est peut-être pas mon club de cœur le PSG mais je reconnais qu’aujourd’hui avec un gars comme Zlatan et avec tous les autres, on touche le haut-niveau et c’est quand même très sympathique de voir ça. Ça va être très difficile parce qu’il y a un fossé qui va se creuser tant que les Qataris seront là parce que personne ne pourra suivre à moins de tomber sur un oligarque russe. »
Comme Monaco?
« Monaco, oui, enfin là, attendons de voir comment ça se passe ! Il y a un phénomène, c’est le public. Il y aura toujours du mal à avoir du public et puis Monaco, j’en parle pas parce que je suis assez contrarié par le fait qu’on arrive pas à régler le problème des taxes. Monaco profite d’un avantage extraordinaire par rapport aux autres clubs. D’ailleurs, je pense que beaucoup de clubs risquent de mourir par manque de finance. C’est un virage du football : est-ce qu’on doit conserver 20 clubs en L1? J’en suis pas sûr. Il faut conserver la Coupe de la Ligue quoi qu’en pensent certains dirigeants parce que c’est un objectif dans une saison. Quand t’as tout raté, t’as toujours une Coupe à jouer. Quand tu emmènes 40 000 Franc-Comtois au Stade de France, ça a quand même de la gueule ! »
Le cyclisme n’est pas un milieu où l’on a l’habitude vous voir. C’est une seconde passion?
« Ah non, c’est même ma première passion ! Je ne rate pas une étape du Tour, toutes les courses télévisées je les regarde de A à Z et toute la journée ! Je suis un passionné de vélo, je suis même un passionné de sport en général. Je peux même aller voir un championnat de France d’athlétisme et y passer la journée. J’aime le sport, c’est ma passion et le vélo, parce que je l’ai pratiqué pendant longtemps – j’ai essayé de le pratiquer à nouveau aujourd’hui mais qu’est-ce que c’est dur !- c’est le seul sport que je sais pratiquer. Je suis bien meilleur en vélo qu’en football ! »
BONUS – Jean-Claude Plessis et le plaisir dans le football :