L’année dernière, les Celtic Séries ont accueilli Bernard Hinault. Le légendaire quintuple vainqueur du Tour de France a découvert le Tour du Connemara. Ayant apprécié l’accueil, la beauté sauvage de la région, le champion a accepté l’invitation de l’organisateur Paddraic Quinn pour revenir en mai prochain pour disputer cette cyclosportive de qualité qui avait attiré un millier de participants. Be Celt a rencontré Bernard Hinault ce matin chez lui, après la sortie vélo où le champion était accompagné par son fils Mickaël et son ami Gilles Degaraby. Ils seront tous les trois en Irlande le 25 et 26 mai. A 58 ans, le champion roule toujours malgré ses nombreux déplacements, et son rôle d’ambassadeur du Tour de France. Il nous a accordé une entrevue.
Bernard Hinault, vous revenez en Irlande pour participer une nouvelle fois au Tour du Connemara, quelles ont été vos impressions l’année dernière?
« C’est un très bon souvenir : rouler dans ces paysages magnifiques ne peut être qu’un très bon souvenir. C’est une cyclo qui n’est pas très difficile, le parcours est superbe et on a le temps d’apprécier le décor. On a été est très bien reçu, aussi bien par l’organisation que par les participants. J’y reviens donc cette année. Je ferais la cyclo de 120 km cette fois-ci. L’année dernière, j’avais fait celle de 60 km. »
Actuellement , on assiste au triomphe du cyclisme anglo-saxon avec les coureurs comme Wiggins, Froome et Cavendish, entre autres. Ils ont su se remettre en cause . Quelle est la différence entre eux et le cyclisme Français, doit on revoir nos méthodes?
« Ce n’est pas une question de méthode, ils ont des sponsors et des équipes capables de recruter 4 compétiteurs au sein d’une même structure et qui ont de réelles chances de victoires sur les Tours à la différence des équipes françaises. Ce n’est ni une question de méthode ni de formation. On a de très bons jeunes en France comme Thibaut Pinot, Nacer Bouhanni, Bryan Coquard, Johan Le Bon et d’autres encore. Il y a une génération fabuleuse de coureurs Français qui arrive, elle est sans complexe. »
Vous êtes le dernier vainqueur français du Tour De France, la dernière grande classique a été gagné par Guesdon en 97 sur Paris-Roubaix.. Comment expliquer cette absence des Français sur la première marche des podiums des compétitions majeures?
« On surprotège le coureur en France, il faut les laisser attaquer ! On bloque leur moteur jusqu’à 24 ou 25 ans, et c’est trop tard. Regardez Peter Sagan, lui il attaque tout le temps, et, à 22 ans il a plus de 80 victoires et de grandes victoires ! Certains managers les brident, mais il faut faire confiance aux jeunes coureurs, qu’ils prennent l’initiative eux mêmes. Ils ont des chances. En les laissant faire parfois, ils peuvent gagner et trouver la confiance. »
Le Tour fête ses 100 ans, avec ce départ en Corse et ces étapes difficiles dès le début, on s’attend à un rude combat
« Oui, ça va être une belle bagarre. Ce Tour De France reste très ouvert. Les premières étapes en Corse risquent d’embêter pas mal de prétendants. Les cols ne sont pas terrifiants, ils montent sur 1500 mètres en moyenne mais quelques coureurs peuvent jouer le rôle de perturbateurs dès le début. Ensuite on ira dans les Pyrénées pour les 8ème et 9ème étape. La première grand bataille aura lieu surement entre les SKY et des coureurs comme Contador qui ne dispose pas du même effectif que Wiggins ou Froome. Il faut faire attention au BMC aussi avec des gars comme Van Garderen ou Cadel Evans, les Italiens aussi ont de très grands coureurs. Il y a bien sûr nos Français mais il faut qu’ils ne roulent par contre eux mêmes . Le contre la montre au Mont Saint-Michel sera un très grand rendez vous après les Pyrénées. On ira ensuite dans les Alpes avec cette arrivée à l’Alpe d’Huez. Autre chose, le contre la montre du 17 juillet a Chorges est terriblement dur ce qui donne un Tour de France difficile où seule la dernière étape à Paris sera tranquille. La bataille va se livrer sur toutes les étapes. »
English Version
The warrior Bernard Hinault is coming back to Connemara
Last year, the Celtic Series hosted Bernard Hinault. The legendary five-time winner of the Tour de France discovered the Tour of Connemara. Having enjoyed the hospitality and the wild beauty of the region, the champion has accepted the invitation from event organizer Padraic Quinn. His return in May to participate in this cyclosportive of the quality that drew a thousand participants. Be Celt met Bernard Hinault this morning at his home after returning from a cycle where the champion was accompanied by his son and his friend Gilles Mickaël Degaraby. They are all coming to Ireland on the 25th and 26th of May.
Bernard Hinault, you are returning to Ireland to participate again in the Tour of Connemara, what were your impressions last year?
« This is a very good memory: riding in the magnificent scenery was a pleasure. This is a cyclosportif which is not very difficult, the course is beautiful and we had time to enjoy the scenery. It was very well received by both the organization and the participants. So that’s why i’m back this year. I’ll cycle the 120 km this time. Last year I did the 80 km. ‘
Currently, we are witnessing the triumph of Anglo-Saxon cycling with riders like Wiggins, Froome and Cavendish, among others. What is the difference between them and the French cycling, must we revise our methods?
« It is not a question of method, they have sponsors and teams able to recruit four very strong competitors in the same team and then they have a real chance of winning the Tours unlike the French teams. It’s not a question of method or training. There are very good young riders in France like Thibaut Pinot, Nacer Bouhanni, Bryan Coquard, Johan Le Bon and others. There is a fabulous generation of French riders in the making, it is not complex. «
You are the last French winner of the Tour de France, the last great classic was won by Guesdon in 97 Paris-Roubaix .. How do you explain this lack of French winners at the major competitions?
« The rider were overprotected in France, they must be allowed to attack! Watch Peter Sagan, he attacks all the time and at 22 years of age he has more than 80 wins and big wins! Some managers hold the riders back, but you have to trust the young riders to take the initiative themselves. They are more likely to succeed if you let them take the initiative. They can win and grow in confidence. «
The Tour celebrates 100 years, starting with this Corsica and the difficult early stages, it you expecting a tough battle
« Yes, it will be a good although he Tour de France is still very open. The first stages in Corsica may not bother a lot of the favourites. The passes are not terrifying, they go up to 1,500 meters on average, but some riders may try and distribute the favourites early on. Then we go into the Pyrenees for stages 8 and 9. The first great battle will take place probably between SKY and riders like Contador but he doesn’t not have the same number of strong supportive riders as Wiggins and Froome. also I wouldn’t rule out BMC with guys like Van Garderen and Cadel Evans. The Italians also have very strong riders. There are of course our French riders but they must not ride against each other.
Then against the clock to Mont Saint-Michel will be very interesting after the Pyrenees. It will then go in the Alps with the arrival at the Alpe d’Huez plus another battle against the clock on the 17th of July. overall its a difficult Tour de France where only the final stage in Paris will be quiet. The battle will be fought on all stages. «