Le champion d’Irlande U23, Philip Lavery s’est engagé cette saison en faveur de l’équipe AC Bisontine. Age de 22 ans, il portait auparavant les couleurs de An Post-Sean Kelly et Node 4-Giordana Racing Team. Il s’est adapté à la vie française et espère progresser ici où il découvre la rudesse du peloton hexagonal.
Philip, vous êtes à l’AC Bisontine maintenant, comment se passe votre intégration au sein du team français?
« Je me sens très bien même si j’ai du mal à m’entraîner avec la météo ici mais c’est la même chose pour tout le monde. Je ne peux pas attendre d’avoir du beau temps pour rouler. Il y a de belles routes dans le Doubs. »
Il y a deux semaines vous avez fini 8ème pour votre première course en France, la semaine dernière vous étiez dans les attaques dès le début. Où en êtes-vous physiquement?
« Ma forme est de mieux en mieux chaque semaine, il me manque encore un peu de puissance. C’était évident sur la dernière course. C’était un scénario difficile rien que tactiquement avec quatre coureurs d’une même équipe (Armée de Terre). J’ai tenté des échappées pour avoir une chance de gagner, et, ensuite, à chaque fois qu’ils essayaient d’attaquer dans les montées, je suivais mais à quatre, ils étaient trop forts. Je préfère terminer en neuvième position en sachant que j’ai essayé de gagner plutôt que de me résigner à une 2ème ou 5ème place. Pour moi, l’important c’est de gagner, c’est ce que j’aime. »
Quelles sont vos ambitions avec votre nouvelle équipe de l’AC Bisontine?
« Mes ambitions avec cette équipe sont de gagner et de leur rendre la pareille , leur rendre l’aide et la confiance qu’ils m’ont apporté. L’hiver a été difficile pour moi avec ces incertitudes pour trouver une équipe , je me suis même demandé si j’allais continuer le vélo cette année. Je me suis entraîné durant tous les mois d’hiver à Tenerife et dans le sud (Algérie) . Quand on lit dans les médias nos aventures, tout le monde pense que c’est assez exotique cette vie mais on est souvent seul pour s’entraîner, on est séparé de nos familles, nos amis. Être coureur cycliste demande beaucoup de sacrifices mais ça en vaut la peine. Cet hiver, j’ai mis « la tête dans le guidon » et décidé de donner tout ce que j’avais pour aller au bout de moi-même pour ce club. J’ai 22 ans mais pas mal d’expérience, et, durant la dernière cours, je n’ai pas attaqué sans calculer, j’ai pris des moment pour analyser et savoir si je devais attaquer ou pas. Il pleuvait tellement et c’était tellement physique que je m’alimentais tous les 15 km On avait commencé la course avec 190 coureurs et on termine avec une quarantaine, donc faut savoir gérer ses efforts. »
Cela demande beaucoup d’efforts
« Notre job est très dur, quand tout marche tout le monde vous apprécie et vous serre la main mais dans les mauvais jours on peut toujours compter sur les doigts de la main les amis qui vont vous soutenir. Donc, lorsque l’on sacrifie tout pour le vélo, il faut être bien épaulé. J’ai tendance à me couper de mes proches et me focaliser sur mon métier, c’est difficile mais avec les nouvelles technologies vous gardez le contact assez facilement. Il faut se concentrer sur son objectif sinon tout cela sera fait pour rien. J’en suis à un stade où je dois persévérer pour être dans les meilleurs ou alors chercher un plan B pour une autre voie. »
Est-ce que vous avez une course en particulier dans le viseur?
« Pas vraiment, toutes les courses sont importantes. Pour les semaines à venir, nous nous concentrons sur certaines grandes courses comme celle de la semaine prochaine : une course de grimpeurs à Belgrade. Je ne suis pas sûr que mes jambes escaladent très bien mais mon poids est au plus bas et j’ai le moral pour apprendre sur ce genre de courses. Même si on ne la gagne pas elle ne pourra faire que du bien pour nos jambes et notre expérience. »
On vous découvre en France, vous, le champion d’Irlande U23, mais que pensez-vous du vélo français?
« Les coureurs français ont à un très bon niveau, les courses sont plus difficiles à certains moments que dans les courses pro dans d’autres pays. J’étais habitué à la vitesse et au rythme contrôlé des courses pro, mais ici, les attaques sont constantes. Les coureurs attaquent dès le début et sont prêts à tout pour se faire la belle. Il est difficile de se concentrer sur des réelles tactiques. Je suis impressionné par les organisations de chaque équipe, c’est la norme pour ces équipes françaises d’avoir un bon service. Ils sont très bien encadrés et conseillés . C’est ce que j’aime dans l’AC Bisontine. J’ai beaucoup appris de chaque équipe, mais quelque chose me dit que cette décision de revenir en élite pourrait être l’une de mes meilleures décisions pour apprendre encore et encore. De plus Besançon est une ville magnifique et je me sens comme chez moi. L’équipe est vraiment là pour t’aider, te conseiller, dans le vélo et hors vélo. C’est comme une famille, c’est un terme assez cliché mais c’est sincère dans ce cas là. »
English Version
Ireland U23 champion, Philip Lavery has committed this season to ride for AC Bisontine. Aged 22, he was formerly in the colours of the An Post-Sean Kelly and Node 4-Giordana Racing Team. He has adapted to French life and hopes to progress here.
Philip, you are at AC Bisontine now, how is your integration into the French team going?
P.L.: I’m feeling extremely good and although I’m struggling to train enough with the weather, I guess its the same for everyone. I cant wait for some good weather as we have some beautiful roads here in the mountains and along by the Doubs river
Two weeks ago you finished 8th in your first race in France, last week you were in the early attacks. Where are you physically?
P.L.: My form is getting better and better each week, I’m missing my top end form and that was evident yesterday in Toyes – Dijon. it was a difficult scenario tactically with four riders from the Army team in the break and I took a chance on the win and I followed the attacks on the climb , but with four they were too strong. I’d rather finish in ninth position knowing I had tried to win rather than resigning myself to a 2nd or 5th for me there is only winning, its what I love .
What are your ambitions with AC Bisontine?
P.L.: My ambitions with this team is to win and to repay the help that have given me, you know it was a difficult winter for me with so much uncertainty, at times I wondered if I would even ride my bike this season.But I trained all winter spending months alone training in Tenerife . I guess on Facebook etc it looks like one is living a glamour filled life but I was living and training alone, separated from family and friends. So this winter I really put the head down and decided to give it all I had.