Laurent Pichon est un garçon discret dans la vie mais extrêmement bagarreur sur un vélo. Deuxième au classement général des 4 jours de Dunkerque en 2011. Cette année, il a fini 5ème de la classique Paris-Tours et 6ème du tour de Vendée, il est l’un des plus gros espoirs bretons. Ce coureur de 26 ans a décidé de changer d’air cette année. Ainsi, après avoir passé trois ans au sein de Bretagne-Schuller, il a rejoint le team « La Fdj_Bigmat » dirigé par Marc Madiot. Il se livre à Be Celt quelques jours avant son premier stage sous ses nouvelles couleurs.
Laurent, vous avez bien terminé votre saison avec une troisième place en Coupe de France. Quel bilan dressez-vous de cette année 2012 ?
« Je suis vraiment content même s’il manque une grosse victoire quand même. D’ailleurs, à chaque fois je suis dans le dernier kilomètre avec les échappées, je ne sais pas pourquoi, je manque la plus haute marche du podium. J’ai les jambes pourtant, je sens que je peux remporter la mise mais il me manque quelque chose, un déclic. Je cogite trop. Par exemple, sur le Tour de Vendée, je savais que je pouvais gagner : je ramenais tout le temps le groupe de contre, mais dans les derniers kilomètres, avec Voeckler, Hivert et Kreder, je me suis mis à cogiter et j’ai énormément regardé les autres. Finalement, Kreder est parti seul et je finis 6ème. Je me compare à mon ami Julien Simon, qui lui aussi a fait beaucoup de places d’honneur avant de gagner. Le jour où je gagne, je sais que cela sera le déclic. »
Vous rejoignez « La Fdj-Bigmat », l’une des plus grosses équipes françaises avec des coureurs de grand talent. Quels sont vos objectifs pour la saison 2013?
« En premier lieu, je veux faire ma place au sein de l’équipe. J’ai tout à apprendre. Je serai là comme co-équipier, j’aiderai mes leaders. J’ai de bons directeurs sportifs comme Martial Gayant, Yvon Madiot et Franck Pineau. Franchement, j’ai besoin d’apprendre encore plus pour toujours progresser et donner encore plus à l’équipe et à moi même par la même occasion. »
Vous êtes un bon rouleur, un puncheur. Vous allez privilégier les classiques ou les courses par étapes?
« Je n’en sais rien, j’attends de faire le stage à la Turballe (près de Nantes) dans quelques jours. Je ne connais pas encore mon calendrier. J’aime assez les classiques mais les courses à étapes aussi. J’ai terminé deuxième au classement général des 4 jours de Dunkerque en 2011. Cette année je finis 8ème. Je ne connais pas vraiment les tours qui durent plus d’une semaine. Je ne connais pas ma valeur dans les grands tours. Je ne suis pas vraiment un grimpeur, plus un rouleur, je peux me défendre dans les cols de moyenne catégorie. Avec la Française des Jeux, j’espère apprendre à grimper. J’aime les courses d’un jour comme le grand prix de Plouay que j’aimerai gagner. J’adore la Milan-San Remo. Paris-Roubaix, j’en garde un souvenir amer, j’ai décroché assez rapidement, j’avais plus de bras sur les pavés, c’était vraiment l’enfer. Avec Bretagne Schuller, on n’avait pas vraiment travaillé sur cette course . J’ai beaucoup appris avec Emmanuel Hubert et Roger Trehin au sein de l’équipe Bretagne-Schuller, ils m’ont donné ma chance et ils m’ont appris à devenir un coureur professionnel. C’est une belle équipe, et un superbe tremplin pour accéder aux grosses équipes. »
Vous serez ambitieux sur le Tro Bro Leon et aux championnats de France 2013 qui se dérouleront à Lannilis?
« Je ne sais pas, je l’espère. J’aime le Tro Bro Leon dans notre Finistère. Gagner, oui bien sûr, si je le peux je ferai tout pour cela. Gagner la classique bretonne, je suis preneur, évidemment. Durant le championnat de France, comme sur le Tro Bro Leon, je vais me retrouver face à mes amis dans la vie, Eric Berthou qui est chez Raleigh ainsi que Florian Guillou et Jean Marc Bideau chez Bretagne-Séché. Comme le dit Eric dans son interview chez vous, on est des amis dans la vie mais des adversaires sur la route et on se fera pas de cadeaux. »
Merci Laurent et bonne chance au sein de la Française des Jeux.