Padraic Quinn, directeur de Velotec en Irlande est à l’origine des Celtic Series, une course cycliste regroupant le Tour du Connemara, le Tro Bro Léon, le Tour de Pembrokeshire (Pays de Galles) et l’Obree Ayrshire Sportive (Ecosse). Elle avait d’ailleurs charmé Bernard Hinault venu découvrir le Connemara. On retrouve une volonté de réunir les pays celtes comme le fait Be Celt, ce n’est donc pas pour rien qu’on retrouve Padraic Quinn et Jean Vantalon derrière ces projets. Marqué par son passage en Bretagne, Quinn a crée une marque de vélo « Scaër », comme sa première équipe cycliste chez les Bretons.
Padraic, comment est apprécié le football en Irlande ?
« Le foot en Irlande est apprécié de différentes manières. Quelques uns apprécient le Celtic mais globalement, c’est plutôt Liverpool. Personnellement, moi, j’aime Everton. J’ai beaucoup de respect pour le foot en France. Les dirigeants de clubs ont de grandes capacités à trouver de bons joueurs, à les former et à bien figurer dans les compétitions malgré des moyens financiers plus faibles. Malheureusement, après, les joueurs partent. C’est souvent à Arsenal d’ailleurs. Ça me fait penser un peu à Everton qui forme des joueurs et qui doit les laisser partir dans les grands clubs, c’est ce qu’il s’est passé avec Wayne Rooney »
L’équipe de France est toujours un sujet sensible en Irlande après les qualifications pour la Coupe du Monde 2010 ?
« La colère contre l’équipe de France a disparu. Les gens comprennent avec le temps. Les Français ne sont pas des tricheurs, par contre, la situation reste plus compliquée pour Thierry Henry. S’il voulait jouer ici, je pense que ça serait difficile pour lui de trouver un club ! »

Vous avez suivi des matchs de L1 ?
«Oui un peu, quand j’étais en France. J’étais à Troyes, je voyais des fois Lorient, ça jouait pas mal. Globalement, je n’ai pas vu beaucoup de matchs vu que j’avais mes compétitions le week-end. »
L’Irlande ressemble à la Bretagne, peut-on penser à des projets sportifs communs ?
« On est vraiment proche de la Bretagne. Les gens, le paysage. Quand je suis venu au Tro Bro Léon, j’avais plusieurs irlandais avec moi qui étaient étonnés de voir à quel point nos deux régions se ressemblent. Comme le dit souvent Jean Vantalon, ça serait vraiment bien qu’on puisse faire le pont entre tous nos pays. On est bien parti avec les Celtics Series, le Tro Bro Léon, par exemple, est bien identifié comme le Paris-Roubaix de Bretagne. Il y a beaucoup d’efforts de faits dans les années 80, c’est dommage qu’on n’ait pas poursuivi mais là, on a bien recommencé. »
C’est difficile à mettre en place
« C’est possible à faire mais il faudrait mettre beaucoup d’énergie. En Irlande, on est devenu plus proche des USA ou de l’Angleterre alors que culturellement, ça devrait plutôt être l’Ecosse ou la Bretagne. On doit subir beaucoup de conneries en provenance des USA à la télé. »
Les choses semblent se mettre en place tout de même
« On fait des efforts, notamment sur TG4. Je commente le Tour de France en direct, et c’est intégralement en gaélique. Il y a beaucoup de projets culturels qui peuvent se monter : ici, vous avez Tébéo, des partenariats sont possibles entre Irlande et Bretagne. Le 28 mai dernier, on a réussi à rassembler environ 900 personnes pour le Tour du Connemara autour de Bernard Hinault. C’était un grand moment pour nous et Bernard, donc cela nous donnne confiance en l’ avenir pour continuer. »