A seulement 26 ans, Fabien Schmidt du team Côtes d’Armor Marie Morin (DN2) annonce sa retraite en tant que coureur élite. 13 victoires au compteur cette saison, dont des manches de Coupe de France DN2 comme celle obtenue à Poullaouën, l’ancien professionnel du Team Sojasun en 2013 et de Roubaix Lille métropole en 2012 met un terme à sa carrière de coursier. Beau palmarès avec une victoire sur Paris Tours espoirs en 2011, 3ème du tour du Limousin et une étape à la mi Août en Bretagne en 2012, vainqueur d’étape sur le tour de Bretagne et sur le Loir et cher en 2014, champion des Côtes d’Armor en titre, Fabien Schmidt ne quitte pas le monde du vélo puisqu’il devient le manager du team Costarmoricain (recrutement et service courses) aux côtés de son directeur sportif Rodolphe Henry.
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Pourquoi cette décision d’arrêter votre carrière de coureur ?
Fabien Schmidt: » Ce n’était pas un secret, je l’avais annoncé il y déjà quelques mois. C’est une décision mûrement réfléchie avec mon entourage. J’ai fais le tour de la question en tant que coureur, j’ai commencé à l’âge de 5 ans et je suis passé par tous les stades que peut m’offrir le métier de coursier. J’ai été stagiaire pro à la FDJ, puis pro chez Sojasun et Roubaix Lille Métropole. Je me suis vraiment épanoui en finissant dans le team où j’ai débuté, aux Côtes d’Armor Marie Morin. J’avais dit à ma femme et à mon entourage que je voulais partir en paix, après 10 victoires, j’en ai 13, voilà je pars serein (rires).
J’ai maintenant 26 ans, et il était temps que je passe à autre chose. Je vais devenir papa dans 1 mois et demi et cela donne vraiment des réelles motivations pour bâtir un avenir, une vraie vie. Ma famille a fait beaucoup de sacrifices lors de ma carrière et maintenant je veux être plus présent pour eux. Donc, quand on m’a proposé la place de manager du team, m’occuper du recrutement, du service course, j’ai dit oui. C’est un nouveau challenge qui me plaît, je vis ici et j’ai le temps pour m’occuper du team, l’emmener au plus haut aux côtés de Rodolphe Henry. On a des ambitions et on construit une équipe qui en sera à la hauteur.
Mais attention, je ferais encore quelques courses, pas au niveau actuel mais sur des courses locales. Je ne peux imaginer le vélo sans compétition. Donc je remontrais sur ma machine, mais plus pour le plaisir de rouler dans le peloton, on est accroc au vélo où on ne l’est pas (rires). »
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Justement, quelles sont les ambitions du team l’année prochaine ?
F.S: « Passer l’étape au dessus. On a quasiment bouclé notre recrutement pour la saison prochaine, il y a des gros moteurs comme Jérémy Bescond qui vont venir renforcer ceux qui y sont déjà. Ensuite, on aura aussi une équipe plus ou moins de réserve avec de jeunes coureurs espoirs. Certains viennent du monde junior et d’autres viennent des teams de la région. On tient beaucoup à cette équipe espoirs qui est aussi l’avenir de notre team. La formation tiendra une place importante dans nos nouveaux objectifs. »
Beaucoup de jeunes ?
F.S: » Je ne peux rien dire sur notre recrutement pour l’instant. Mais quand on voit qu’il y a de moins en moins de cadets sur les courses, c’est inquiétant pour le futur du cyclisme, c’est l’avenir quand même! Du coup, on se met en contact avec des équipes formatrices pour les tout jeunes car on ne dispose pas d’école de cyclisme chez nous et on les fera venir après le stade juniors. Il ne suffit pas de recruter des mecs qui gagnent pour avoir une belle équipe, il faut aussi soutenir les plus jeunes, leurs clubs et détecter leurs potentiels, c’est très important ça. »
13 victoires au compteur cette saison, quelle est la plus belle ?
F.S: » Celle qui m’a le plus marqué, c’est ma victoire sur la 5ème manche de Coupe de France DN2 à Poullaoüen. C’était une énorme joie, un vrai travail d’équipe, ca restera un super souvenir. »
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Sur votre carrière, laquelle vous est chère?
F.S: » Ma victoire sur Paris Tours espoirs en 2011 sous les couleurs de l’UC Nantes Atlantique, en solitaire mais c’était là aussi un gros travail d’équipe. Je gagne en solitaire mais dans le final, je ne sentais plus mes jambes ni la souffrance, j’étais dans un état euphorique. Le team avait fait un super boulot, il y avait un véritable esprit. Avant le départ, on s’était même peint des moustaches en bleues, il y avait vraiment un esprit de clan, de famille. »
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Le pire souvenir ?
F.S: « C’était sous le team Sojasun en pro. Je me dirige vers une course et on venait d’apprendre la fin de l’aventure pro. Je n’étais plus motivé, j’étais éteint. J’avais les jambes mais je ne voulais plus rouler. J’ai même abandonné alors que j’étais dans le peloton. Le pire jour de ma vie de coursier. »